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Déconcentration de l’ordonnancement : Quand l’intérêt crypto personnel prime sur l’intérêt général

Le Sénégal a fini de mettre en place son Système intégré de gestion des finances publiques (Sigif), appuyé par la Banque mondiale à hauteur de 30 millions de dollars, mais la décision politique tarde encore à être prise pour basculer dans cette mode de gestion. Une asymétrie d’information serait à l’origine de cette déconvenue.

Parti du constat et décrié de tous que la longueur des procédures d’exécution du budget liée à l’engorgement des services du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan devenait de plus en plus alarmants. Ledit ministère avait décidé en 2005 de donner réponses à ses nombreuses récriminations. Et ce, en agissant sur la phase administrative de la dépense.

C’est suite à cela que des ordonnateurs délégués et des contrôleurs des opérations financières délégués, sous l’autorité directe du ministre en charge des Finances, ont été nommés au niveau des ministères dont les budgets sont les plus importants en termes de volume comme le ministère de l’Education nationale, le ministère de l’Enseignement supérieur, le ministère de la Santé, le ministère de la Justice, le ministère de l’Environnement, le ministère des Infrastructures, le ministère de l’Agriculture pour ne citer que ceux-là. Au niveau communautaire, l’évaluation du cadre harmonisé des finances publiques a permis de relever également cette nécessité de transférer la fonction d’ordonnateur des dépenses aux ministres et présidents d’institutions. En 2009, les huit Etats de l’Uemoa ont adopté six directives qui forment le nouveau cadre communautaire harmonisé de gestion des finances publiques. Depuis lors, lesdits pays se déploient sur les grands axes de la réforme à savoir le renforcement de l’efficacité de la dépense publique, la rénovation de la gestion publique, l’amélioration de la transparence budgétaire, l’introduction de la pluri-annualité dans la gestion publique et le renforcement des contrôles opérés sur les finances publiques

DES CADRES DE L’ADMINISTRATION BLOQUENT L’INFORMATION

Depuis plusieurs semaines déjà, techniquement la plateforme est opérationnelle. Et la décision politique tarde à être prise au niveau supérieur pour entrer dans la phase active l’amélioration de l’efficacité de l’action publique. D’ailleurs, il se susurre même une asymétrie d’information au niveau supérieur entre les services déconcentrés, le ministère et la présidence de la République.

Selon nos sources, des cadres de l’administration seraient réfractaires à l’effectivité du système intégré de gestion de l’information financière (Sigif). Laquelle plateforme (Sigif) a reçu l’onction de la Banque mondiale qui a appuyé financièrement à hauteur de 30 millions de dollars pour la mise en place de ce Système intégré de gestion des finances publiques, opérationnelle depuis des mois déjà, mais mis au frigo pour des intérêts crypto-personnels au détriment de l’intérêt général. A ce jour, à part le budget de l’armée, tous les budgets des autres ministères sont en porte en faux avec la loi en vigueur.

Une situation qui indispose même les bailleurs et autres partenaires qui n’ont que leurs yeux pour constater amèrement cette déconvenue. De hauts responsables seraient indociles au vent de changement. D’où, la résistance parce qu’incommodant à leur position. En réalité, l’effectivité de la plateforme traduit la démocratisation de la gestion des finances publiques.

Au dernier baromètre, de la commission de l’Uemoa, le Sénégal s’est positionné avant dernier alors qu’il caracolait en tête de peloton tout au début pour n’avoir pas appliqué la déconcentration de la loi. Aujourd’hui, il se rapporte que le Sénégal a le meilleur système intégré de gestion des finances publiques. Pour s’en convaincre tous les autres pays de l’union viennent s’inspirer du modèle sénégalais.

Pour rappel, le Sénégal s’est engagé à harmoniser ses politiques et à moderniser la gestion de ses finances publiques. Ce, en alignant ses propres textes sur les dispositions contenues dans lesdites directives précitées. Ces directives portent sur chacune des grandes fonctions de la gestion des dépenses publiques et ont pour objectif ultime de renforcer l’efficacité de la dépense publique et de mesurer la performance de l’action publique.

(SUDQUOTIDIEN)

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