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Cyril Ramaphosa : « certaines dettes africaines doivent être annulées »

Face au coronavirus, dont les effets se font toujours ressentir, et les nouveaux défis notamment en termes de changement climatique, l’Afrique du Sud estime que supprimer certaines dettes est une solution. Un avis qui est partagé par de nombreux spécialistes.

Intervenant le 21 juin en ouverture du premier forum économique de Doha, au Qatar, le président sud-africain Cyril Ramaphosa (photo) a estimé que « certaines dettes de pays africains doivent être annulées », au nombre des mesures qui selon lui, permettraient à la région de combler ses besoins de financement, estimés à plus de 400 milliards $.

« Sans ce soutien, l’Afrique sera à jamais laissée pour compte. Nous pouvons nous lever et partir avec nos propres efforts, mais nous avons besoin de ce levier », a-t-il précisé.


M.Ramaphosa donne son opinion alors que le débat sur le financement de l’Afrique se poursuit au sein de la diplomatie économique et financière internationale. Même si cette dette reste faible en volume comparativement à l’échelle du monde, son remboursement devient un défi pour les gouvernements africains, car il grignote une part importante du budget public.

Jusqu’ici, les initiatives mises en œuvre sont celles d’un report de remboursement des intérêts du G20, et le cadre global de gestion de la dette des pays pauvres qui peine à prospérer, car jugé trop contraignant. Alors que se tient ce débat, plusieurs pays africains sont repartis sur le marché international de la dette pour mobiliser des ressources, et profiter des taux d’intérêt qui pour le moment sont favorables.

Mais cette période de grâce peut prendre fin à tout moment. La Chine est déjà presque remise de la pandémie de covid-19, et en Europe, en Amérique du Nord et au Royaume-Uni, les activités reprennent progressivement, à mesure que le taux de personnes vaccinées s’agrandit. Une confirmation de cette embellie pourrait rendre les conditions d’emprunts plus difficiles pour l’Afrique.

Le 18 mai, lors du sommet de Paris sur le financement de l’Afrique, la France a fait passer l’idée d’une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international. Cela pourrait augmenter de 33 milliards $ la liquidité extérieure de l’Afrique, et de 100 milliards $ si les pays riches acceptent le principe de renoncer à leurs nouveaux DTS. Mais même à ce niveau, les investisseurs estiment que cela risque de ne pas suffire.

Déjà, l’utilisation de cette ressource sera fortement encadrée. Ensuite, la facture des importations risque d’augmenter, à mesure que les prix des produits agricoles et énergétiques augmenteront, couplé à une hausse de la valeur du dollar. L’option d’une annulation totale de certaines dettes africaines devient ainsi plus que pertinente, et est celle défendue par plusieurs groupes de la Société civile internationale.

(AGENCE ECOFIN)

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