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Zone de libre-échange continentale africaine : Le Sénégal et la Côte d’Ivoire appelés à jouer le rôle de locomotive

Économies les plus résilientes de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), le Sénégal et la Côte d’ivoire peuvent et doivent servir de locomotive à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). C’est ce qui ressort d’une étude qui indique également la voie à suivre pour relever les nombreux défis.

Même si la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) ouvre de nombreuses perspectives de croissance pour les économies africaines et constitue une opportunité de progresser sur les partenariats pour le développement durable tout en offrant un espace d’innovation unique en termes de diversité, de portée et d’impacts sociétaux considérables, il y a encore du chemin à faire. C’est ce qui ressort d’une étude de la Revue Repères et Perspectives économiques, dans un article sur la pertinence de la mise en œuvre de stratégies de spécialisation intelligente en Côte d’ivoire et au Sénégal pour la transformation structurelle et de l’intégration croissante.
Dans ce contexte, indique le document, la Côte d’ivoire et le Sénégal, deux économies phares de la région qui figurent aussi parmi les plus dynamiques de l’Afrique sub-saharienne, avec des taux de croissance supérieurs à 6 % sur la période 2015-2019 (données de la Banque mondiale), doivent constituer la locomotive. « La capacité de ces économies à bénéficier des opportunités de la Zlecaf dépend de l’état de préparation de leur tissu économique et industriel. Les performances commerciales et les scores de compétitivité industrielle et d’innovation montrent que le chemin est encore long et sinueux », indique l’étude.

S’appuyer sur « les expériences S3 »
Mais, pour jouer ce rôle et saisir pleinement les opportunités de l’intégration, les deux pays s’appuyer sur l’expérience S3. Selon le rapport, les S3 sont des stratégies de transformation structurelle basée sur l’innovation sous toutes ses formes incrémentales, radicales, mixtes, technologiques, non technologiques, organisationnelles, de commercialisation, sociales, parmi d’autres exemples. Développées dans le cadre de la Politique européenne de développement régional et urbain, elles visent à stimuler la construction de nouveaux avantages compétitifs en limitant l’adoption de politiques dites de taille unique ou les comportements d’imitation politique dans les choix d’investissements d’innovation. Un concept qui, selon la Revue, a rapidement dépassé les frontières de l’Union européenne, pour donner naissance à des travaux et communautés académiques, des expérimentations et initiatives de coopération. Une approche que la Zlecaf devrait adopter. Elles peuvent également servir de levier pour le développement de partenariats interrégionaux industriels et la mise en place de feuilles de route et plans d’action dédiés pour l’innovation. Mais, les experts estiment que des conditions préalables sont néanmoins indispensables pour améliorer l’état de préparation pour le développement de S3, elles-mêmes construites à partir de l’analyse des forces, potentiels et défis propres au territoire. « Ces conditions ou étapes seraient relatives à la diffusion de la culture de l’innovation, au niveau de ressources engagées, aux instruments spécifiques de financement et de suivi pour l’innovation et à la granularité des priorités d’innovation. Enfin, des programmes de renforcement des capacités seraient également pertinents pour une transformation structurelle soutenue par des stratégies de spécialisation intelligente. La perspective d’adoption de stratégies de type S3 dans les économies innovantes et informelles d’Afrique de l’Ouest soulève des interrogations multiples qui, nous l’espérons, susciteront plusieurs recherches et travaux académiques futurs », indique la Revue.

Encourager l’innovation
Malgré la résilience des deux économies, la Revue révèle que « les profils d’exportation présentent encore une très faible complexité économique, suggérant l’insuffisance de capacités locales exclusives dans la fabrication de produits complexes et la perte potentielle d’opportunités de croissance ». D’après le document, la crise a montré que le déficit de capacités productives et innovantes et une faible culture d’innovation réduisent la résilience du tissu industriel et des Petites et moyennes entreprises (Pme), notamment dans les activités et secteurs traditionnels et les plus vulnérables. Aux enjeux de la crise actuelle « s’ajoutent ceux de la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine, une initiative unique par son envergure géographique et économique ». C’est pourquoi l’étude estime plus qu’urgente « la diversification et la modernisation des systèmes de production afin d’accroitre le niveau de préparation et la résilience des entreprises et du tissu industriel local. Il est urgent de voir comment accélérer la transformation structurelle tirée par l’innovation dans le cadre de la Zlecaf ».

(LESOLEIL)

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