A la UneConsommationInnovationPêcheSénégal

Ziguinchor – Transformation de produits halieutiques : Fanda bientôt doté de fours modernes

La Fao va réhabiliter la plateforme de transformation de poissons des femmes de Fanda, dans la région de Ziguinchor, afin d’améliorer leurs capacités de production, leurs revenus et leur qualité de vie. Ce, en construisant des fours Ftt (Fao-Thiaroye Processing Technique), pour réduire la pression sur les ressources naturelles et promouvoir le développement durable.

 Des femmes du village de Fanda, dans la région de Ziguinchor, transforment des produits halieutiques, notamment le poisson, de façon artisanale. Une pratique communément appelée fumage traditionnel, qui permet aux transformatrices d’avoir une activité génératrice de revenus.
Cependant, souligne l’Orga­nisa­tion des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao), le fumage traditionnel présente plusieurs dangers pour la santé des femmes transformatrices et celle des communautés, dont des problèmes respiratoires et oculaires provenant de la fumée et la formation de dépôts de particules toxi­ques sur les produits.
Aussi, note-t-elle, les fours traditionnels sont très souvent construits avec des matériaux de très mauvaise qualité, causant des brûlures et incendies sporadiques. Ils nécessitent aussi un entretien annuel assez coûteux.
«Cette pratique de transformation quotidienne contribue également à la dégradation de l’environnement et des écosystèmes essentiels, du fait de l’utilisation de grandes quantités de bois comme combustible», mentionne le communiqué de la Fao.
«La terrible ventilation de l’infrastructure de fumage actuelle, qui ne nous permet pas de respirer correctement, ainsi que la hauteur des fours, qui nous crée des maux de dos, rendent nos conditions de travail très difficiles», se plaint dans le communiqué, Fatou Diop, présidente du Groupe­ment des femmes transformatrices de Fanda.
Pour protéger la santé des femmes et des communautés, améliorer leur qualité de vie et assurer la qualité des produits, la Fao a décidé de restaurer la plateforme de transformation de poissons de ce village, en construisant de nouveaux fours Ftt (Fao-Thiaroye Processing Technique). Il s’agit d’éliminer les fours actuels et ajouter d’autres chambres, afin de maintenir le circuit de production.

Modernisation des sites de transformation
Ces fours, informe le communiqué, contribuent à réduire la pression sur les ressources naturelles et à promouvoir le développement durable. «C’est une innovation écologiquement propre, moderne et respectueuse de l’environnement, grâce à l’exploitation des biomasses agricoles et du charbon. La vulgarisation à grande échelle des fours Ftt participe ainsi à la modernisation des sites de transformation artisanale des produits de la pêche et de l’aquaculture», indique la Fao.
«Lorsque la Fao modernise une infrastructure de transformation de poissons, elle ne se concentre pas seulement sur la rénovation des fours de fumage, elle veille à améliorer l’ensemble de la chaîne de production et la gestion communautaire, en créant un circuit de chambres séparées, de nettoyage/éviscération, de transformation, de refroidissement, de préparation des produits, de stockage, etc., pour éviter la contamination du produit halieutique, assurer une excellente qualité qui répond aux exigences internationales en matière de sécurité alimentaire et permettre aux femmes d’accéder à de meilleurs marchés», explique Paula Anton, fonctionnaire chargée des pêches et de l’aquaculture du Bureau sous-régional de la Fao pour l’Afrique de l’Ouest.
Le four construit avec des matériaux solides et durables, permet d’après l’Organisation internationale, d’éviter les coûts de remplacement et les éventuels incendies. L’outil réduit le niveau d’Hydrocar­bures aromatiques polycycliques (Hap) dans le poisson produit et élimine la fumée. Il a également une capacité de production beaucoup plus élevée.
«Avec une infrastructure de transformation communautaire, les femmes peuvent se re­layer pour transformer le poisson, ce qui permet aux trans­formatrices d’avoir beaucoup plus de temps à consacrer aux tâches quotidiennes et à d’autres activités génératrices de revenus», ajoute Paula An­ton.
La Fao va restaurer la plateforme de Fanda, en collaboration avec l’Organisation non gouvernementale UrbaSen, la Direction des pêches maritimes (Dpm) et l’Agence nationale des énergies renouvelables (Aner). Pour garantir la durabilité de l’activité et sa réplication dans les communautés environnantes, les deux parties vont former les maçons et artisans locaux sur la construction d’infrastructures halieutiques et les femmes bénéficiaires sur les meilleures pratiques de transformation de poissons et de gestion communautaire.
Au Sénégal, la transformation artisanale des produits halieutiques absorbe entre 30 et 40% des débarquements de la pêche artisanale, selon la Fao. La filière emploie d’après cette source, environ 53 mille 400 personnes, avec une majorité de femmes.
(LEQUOTIDIEN)

Dans la même rubrique

Laissez un commentaire

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus