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Vélingara – Faute de matériels de récolte dans le bassin de l’Anambé : Plus de 400 ha de riz de contre-saison menacés par les pluies

Près de 200 producteurs du secteur 5 des terres aménagées dans le bassin rizicole de l’Anambé sont inquiets. Ils risquent de perdre plus de 400 ha de riz arrivé à maturité et menacé de pourrissement par la pluie, faute de matériels de récolte.

Cheikh Omar Baldé, producteur de riz dans le village de Dialakégny, commune de Kandia, n’a que ses yeux pour regarder impuissant et pleurer sa parcelle de riz qui assèche sur place et qui, en plus, est menacée par la pluie qui s’installe progressivement dans le département de Vélingara. La faute à un manque de matériel de récolte lourd. Il raconte, navré : «Vous voyez, il est impossible de faucher tout ce riz à la main. Malheu­reu­sement, dans ce secteur où plus de 400 ha sont emblavés, ne se trouve qu’une seule moissonneuse appartenant à un producteur privé, El Hadji Malick Dia, qui naturellement récolte ses parcelles en priorité. Une moissonneuse qui peine à récolter une parcelle par jour.» Ce producteur ne décolère pas contre la Société en charge de l’appui-conseil des producteurs (Sodagri) qui aurait trahi tous ses engagements de début de campagne de contre-saison. Il explique : «On nous avait promis que l’eau n’allait pas manquer, que la lutte contre l’invasion acridienne serait garantie et que le matériel de récolte était disponible à suffisance. Rien de tout cela. Les oiseaux ont détruit une partie de nos rizières et voilà que les premières pluies menacent nos épis de riz de pourrissement, faute de moissonneuses-batteuses. Certains ont dû payer des jeunes à raison de 25 mille francs par mois pour surveiller les oiseaux dans les rizières.» Pis, selon M. Baldé, la Sodagri fait dans la discrimination en mettant assez de moissonneuses-batteuses dans certains secteurs. «Dans notre secteur, la Sodagri avait mis une moissonneuse qui est tombée en panne», regrette-t-il.
Dans ce secteur situé dans la commune de Kandia, près de 200 producteurs se sont engagés dans la production de riz de contre-saison. Ils se sont endettés auprès de la Délégation à l’entreprenariat rapide pour les femmes et les jeunes (Der/Fj) à hauteur de près de 100 millions de francs au total, selon Dickory Baldé, enseignant-producteur. Selon M. Baldé, ceux qui ont eu le bonheur de récolter ne peuvent pas encore stocker leur production à domicile, car «il serait convenu avec la Der qu’une partie de la production devrait lui être vendue pour se faire rembourser». Seulement, dans ces conditions, la Der/Fj va éprouver des difficultés à se faire rembourser la totalité du crédit octroyé si une solution diligente n’est pas trouvée à ce manque de matériels de récolte avant que la pluie n’interdise toute entrée de machines lourdes dans les parcelles trempées d’eau.
Une situation qui se présente chaque année quand arrive la période de récolte du riz de contre-saison. La faute non seulement au manque de matériels de récolte adaptés aux types de sols de la localité, mais surtout au semis tardif. Cette année par exemple, les premiers semis sont effectués au mois de mars, alors qu’ils auraient pu commencer en janvier. Conséquence, le riz est arrivé à maturité en période pluvieuse, malgré le retard noté dans l’installation de l’hivernage. Un retard que le producteur Cheikh Omar Baldé impute à la Sodagri.
(LEQUOTIDIEN)

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