Aux USA, la crainte d’une poussée inflationniste a fait planer le doute sur les marchés boursiers et causé un mouvement de recul ces derniers jours. En effet, après que le gouvernement américain ait imprimé une très grande quantité d’argent en l’espace de quelques mois pour soutenir l’économie à l’arrêt, il s’est créé une situation de surliquidité et de taux bas dans un contexte de faible demande dans l’économie réelle. Si cette configuration a maintenu les marchés financiers sur un petit nuage pendant plusieurs mois, maintenant que l’économie s’ouvre progressivement, dans le sillage des vaccinations, le risque d’une flambée des prix inquiète, non seulement les investisseurs américains, mais également internationaux.
Hausse inattendue de l’inflation
Ainsi, les données mensuelles de l’économie américaine publiées cette semaine dernière, ont montré que les prix à la consommation ont progressé de 4,2 % au mois d’avril, en glissement annuel, soit leur plus haut niveau depuis 2008 (qui est, incidemment, l’année de la dernière grande crise économique).
Très intéressant de noter que la reprise économique américaine s’accompagne d’une augmentation des salaires dans des entreprises pourtant très décriées (McDo, Amazon, etc.). Si cela crée de l’inflation, c’est de la bonne inflation. pic.twitter.com/4KJWZUINpt
— Prof. Bruno Colmant, Ph.D. (@BrunoColmant) May 14, 2021
Cette hausse inattendue a incité les marchés à parier sur un resserrement précoce de la politique de la Réserve fédérale américaine (FED), et a fait chuter les marchés boursiers. Il s’en suivra alors trois jours de fort repli sur la plupart des marchés.
La FED en sapeur-pompier
Le climat morose ne sera calmé que par une récente sortie des responsables de la FED, qui ont réaffirmé que les pressions sur les prix liées à la réouverture de l’économie seraient transitoires, et que la Banque centrale continuerait ses plans pour soutenir l’économie américaine.
Ces positions ont permis d’endiguer les ventes d’actions, permettant notamment un rebond sur les marchés asiatiques et en Afrique du Sud.
Ceci étant, les fondamentaux demeurent, et les craintes d’une inflation globale aussi. Surtout dans un contexte d’augmentation soutenue des coûts du transport et des matières premières.
(AGENCE ECOFIN)