En Amérique, le vieux projet d’indemniser des Afro-américains, en réparation aux conséquences de l’esclavage, a fait un pas de plus cette semaine. Mercredi dernier, une commission du Congrès a en effet adopté un projet de loi en ce sens.
Le texte est passé par 25 voix contre 17, grâce à la majorité des Démocrates, qui ont unanimement voté Pour, quand les Républicains de la Commission, ont tous voté Contre.
Ce vote, considéré comme « historique », intervient dans un contexte particulier, en plein procès très médiatisé de Derek Chauvin, pour la mort de George Floyd, alors qu’un nouvel incident et des émeutes ravivent la question des inégalités et discriminations raciales en Amérique, plus de 150 ans après l’abolition de l’esclavage.
The commission created by the bill would study possible remedies to slavery and discrimination in the United States such as compensation and a formal apology. https://t.co/KuG3dPE2kJ
— WDBJ7 (@WDBJ7) April 15, 2021
Ce n’est pourtant qu’une victoire d’étape. Il faudra encore passer le filtre de la Chambre Basse du Congrès, puis en plénière, là où il faudra compter avec l’opposition des Républicains.
La voie pourrait être longue, d’autant que le projet, vieux de plus de 30 ans, suscite encore beaucoup de débats. Non seulement au sein du Congrès, mais aussi dans l’espace public américain, entre ceux qui s’interrogent sur la pertinence de « réparations », après autant de décennies, et ceux qui, au contraire, font un lien entre la situation socio-économique précaire d’une majorité d’Afro-américains, et les discriminations raciales post-esclavage.
Aujourd’hui encore, cette communauté est parmi la moins diplômée dans le pays, avec en moyenne de moins bonnes couvertures sociales, et une espérance de vie plus faible comparée aux Américains blancs, tout en constituant une part très importante de la population carcérale.
Avec Agence Ecofin