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Une étude pointe les “risques de disparition” des exploitations familiales dans les Niayes

Les fortes menaces liées à l’accès à l’eau font craindre une disparition progressive des exploitations familiales dans le département de Rufisque qui abrite l’essentiel des terres agricoles de l’agglomération dakaroise, selon une étude sur l’identification des contraintes liées à l’accès de l’eau dans la zone des Niayes.
Les résultats de l’étude montrent que les producteurs maraîchers de la zone des Niayes font face à des défis forts importants en termes d’accès à l’eau productive. Ces défis sont liés notamment au coût de l’eau, au système des quotas et à la qualité de l’eau, relève le rapport présenté mardi à la Salle des fêtes de la mairie de Rufisque.
A l’initiative de l’Institut panafricain pour la citoyenneté, les consommateurs et le développement, l’étude révèle que le taux de consommation de l’eau a augmenté de 17% dans le département de Rufisque du fait d’une urbanisation massive avec de nouveaux pôles urbains au détriment des exploitations familiales.
Face à l’accroissement démographique du département, relève l’étude, “la sécurisation et l’augmentation de la production agricole devient une condition nécessaire pour assurer la sécurité alimentaire non seulement de Dakar mais de l’ensemble du pays”.
Les espaces à vocation agricole doivent être sécurisées et réservées exclusivement à cet usage dans un contexte où l’immobilier enchante plus que l’agriculture dans cette zone agricole avec l’accès à l’eau qui n’est pas garanti aux producteurs, recommande-t-elle.
Occupant 2/3 de la superficie de la région de Dakar, le département de Rufisque abrite l’essentiel des terres agricoles. Ce qui en fait ainsi la “principale source d’approvisionnement en fruits et légumes”, selon l’étude.
“Il faut donner de l’eau pour l’usage ménager, donner à boire aux animaux mais il faut donner également de l’eau aux exploitations familiales pour produire les fruits et légumes que nous consommons”, a relevé le Directeur exécutif de CICODEV, Amadou Kanouté.
Pourtant, a-t-il ajouté, les experts s’accordent à dire qu’il n’y a pas de problème physique de rareté de l’eau, mais c’est l’accès qui pose problème.
L’étude rappelle que le Sénégal a suffisamment de ressources en eau avec un potentiel hydrique renouvelable évalué à 4750 m3/habitant/an largement au-dessus de la valeur de référence de pénurie d’eau évalué à 1000m3/habitant/an.
“Le manque d’eau entraîne la vulnérabilité alimentaire”, a-t-il ajouté. C’est pourquoi, souligne le Directeur exécutif, “il nous faut maitriser, contrôler et sécuriser l’accès à la ressource”.
Dans cette perspective, la CICODEV travaille à accompagner les mairies, les départements, les élus locaux, les maraîchers pour que l’eau et la terre puissent être disponibles pour tout le monde en vue de répondre à nos besoins d’habitat mais également d’alimentation.
Cette session de “dialogue CICODEV sur les résultats de l’étude montre que pour maintenir la production horticole, il faut non seulement la maîtrise de l’eau mais également la rendre disponible pour les exploitations familiales”, a soutenu Gorgui Ciss, premier vice-président du Conseil départemental de Rufisque et maire de la commune de Yenne.
Ainsi il s’agi à travers cette session de “regrouper tous les acteurs, les parties prenantes qui ont besoin de la ressource eau dans cette session pour discuter des enjeux de la maîtrise d’eau à partir des résultats de cette étude pour trouver les solutions consensuelles”, a-t-il dit.
Des solutions qui seront ensuite portées sous forme de plaidoyer par CICODEV pour une sensibilisation des usagers sous les diverses formes de communication pour que les décisions consensuelles retenues puissent être effectives.
(APS)

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