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Transports : Les pertes de Kenya Airways ont triplé en 2020

Pour la 8e année consécutive, Kenya Airways reste déficitaire. Sa situation financière en 2020 s’est empirée, la crise sanitaire ayant entrainé une suspension des vols pendant près de 4 mois. Même après l’ouverture des frontières, le trafic se fait timide et les perspectives sur le court terme sont peu reluisantes.

Kenya Airways (KQ) a perdu 36,2 milliards de shillings kényans ($329,6 millions) au cours de l’exercice financier clos le 31 décembre 2020. C’est ce qu’a annoncé la compagnie parapublique kenyane ce mardi 23 mars. Cette perte – la plus importante de l’histoire de la compagnie – représente pratiquement le triple de celle enregistrée en 2019 (13 milliards de shillings). Le déficit est dû à la pandémie de Covid-19. KQ a bien sûr subi les répercussions de la chute drastique du trafic passager.

Dans les détails, les revenus du transporteur ont chuté de 59%, se situant à 52,8 milliards de shillings, contre 128,3 milliards de shillings en 2019. L’an dernier, Kenya Airways a seulement transporté 1,8 million de passagers – sa plus faible performance – contre 5,2 millions en glissement annuel.

Même clouée au sol, la maintenance de la flotte a été budgétivore. Les coûts d’entretien d’avions ont augmenté de 3,3 milliards de shillings, pour se situer à 7 milliards de shillings. Néanmoins, la compagnie a réduit ses coûts d’exploitation globaux d’environ 38,5%. On est passé de 141,3 milliards de shillings en 2019, à 89,4 milliards de shillings en 2020.

« 2020 a été la pire année pour l’aviation », a déclaré Michael Joseph, président du groupe Kenya Airways. Malgré le retour progressif des vols, il prédit une reprise lente et douloureuse des opérations, projetant désormais un retour aux niveaux pré-Covid-19 d’ici 2023. « Il est regrettable que nous n’assistions pas à une reprise des niveaux pré-pandémiques cette année ou celle d’après », a-t-il déclaré.

Résilience, diversification des revenus, nationalisation…

La direction de Kenya Airways reste néanmoins optimiste alors qu’elle a pris un ensemble de mesures – comme la baisse des salaires et les moratoires sur les prêts – pour préserver sa trésorerie. Après avoir reçu 6 milliards de shillings fin 2020, elle en appelle davantage au soutien étatique.

« Nous prenons les bonnes mesures en matière de préservation de la trésorerie et de réduction des risques. Sans le soutien du gouvernement, il sera extrêmement difficile de survivre. Nous faisons cependant de notre mieux pour maintenir la compagnie aérienne à flot », explique Allan Kilavuka le directeur général de KQ.

La compagnie parie en outre sur l’exploitation de nouveaux flux de revenus alors qu’elle a récemment converti deux Boeing 787 de passagers en cargo auxiliaires.

Sur le long terme, KQ mise surtout sur sa nationalisation, dont le processus a été enclenché depuis juillet 2019. « La nationalisation nous donnera la force et la capacité de rivaliser sur un pied d’égalité avec nos pairs, en particulier les transporteurs du Moyen-Orient. Tous nos plus gros concurrents ont la même structure », a déclaré Michael Joseph.

Ledit processus était initialement prévu pour durer 21 mois. Celui-ci permettra à l’Etat, actionnaire à 48,9%, de racheter les actions de KQ Lenders Co 2017 Ltd (38,1%), Air France-KLM (7,8%), et celles d’autres actionnaires minoritaires qui se partagent le reste. Dans sa nouvelle forme, Kenya Airways deviendra l’une des trois filiales d’une nouvelle société holding appelée Kenya Aviation Corporation (KAC).Les deux autres étant la Kenya Airports Authority (KAA) qui s’occupera de la gestion des aéroports et Aviation Investment Corporation (AIC), dont les fonctions seront d’investir dans des activités directes et auxiliaires liées au secteur de l’aviation au Kenya. Cette fusion est actuellement dénoncée par le barreau kényan.

Ecofin

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