La valeur des actions de Servair Abidjan, entreprise cotée sur la Bourse régionale des Valeurs mobilières (BRVM) de l’UEMOA, a progressé vendredi 27 mars 2020 de 5,8%, mettant une pause sur 11 jours de baisse continuelle durant lesquels elle a reculé d’environ 37%.
Aucune indication de marché ne justifie ce revirement, mais il n’est pas exclu que l’entreprise soit dans le viseur de certains investisseurs adeptes de la stratégie de rente.
En effet, sur la base du dividende net de 164,9 francs CFA payé le 30 septembre 2019, la valeur affiche actuellement un rendement de 16,5%.
Si l’on pose l’hypothèse forte que le même montant serait payé cette année ou même qu’un dividende supérieur serait versé aux actionnaires, la valeur actuelle des actions offre donc une possibilité de rendement important pour ceux qui y investiraient actuellement, avec un horizon de court ou de moyen terme.
Un dividende en hausse n’est pas impossible. A la fin du premier semestre 2019, le chiffre d’affaires de l’entreprise était de près de 6 milliards FCFA et représentait une hausse de 8,1% en comparaison à celui de la même période en 2018. Dans ces conditions, le bénéfice net de 797,7 millions FCFA était en hausse de près de 40%. Si la tendance s’était poursuivie, le résultat de l’exercice 2019 devrait s’améliorer substantiellement.
Il faut cependant dire que ce volume des affaires a été soutenu par les activités intragroupes et celles opérées hors approvisionnement des avions.
La longue période de baisse est à mettre dans le contexte de la fermeture des frontières et donc de l’Aéroport international d’Abidjan qui aurait fait naître chez les investisseurs, une perspective de baisse de revenus, et donc des marges.
La Côte d’Ivoire comme de nombreux pays en Afrique a fermé ses frontières aériennes avec plusieurs pays du monde.
En plus d’approvisionner le personnel en repas et de nettoyer les avions, Servair Abidjan développe depuis 2012 des services traiteurs hors aéroport. Mais les restrictions d’activités imposées en Côte d’Ivoire réduisent aussi les possibilités d’affaires de ce côté-là.
Au-delà de Servair Abidjan, c’est l’ensemble des 8 filiales en Afrique du même secteur de l’entreprise Gategroup Holding basée à Zurich, en Suisse, qui font face à ces défis générés par le coronavirus.
Rappelons que Gategroup lui-même est contrôlé par le fonds souverain singapourien Temasek et RRJ Capital, une société de private equity focalisée sur l’Asie et qui gère plusieurs fonds de pension américains.
Ecofin