A la UneAéronautiqueAfriqueTransports

Transport aérien : Kenya Airways fustige les droits de cargo accordés à Ethiopian Airlines à Nairobi et Mombasa

Le ministère kenyan des Transports a récemment autorisé Ethiopian Airlines à étendre aux opérations de fret sa licence d’exploitation initialement réservée aux vols commerciaux de passagers.

Cette dérogation – qui autorise la compagnie éthiopienne à effectuer des vols cargo de Nairobi et Mombasa vers l’Europe et l’Asie (du 3 avril au 25 octobre) – n’est pas vue d’un bon œil par Kenya Airways, qui craint la présence de la compagnie rivale sur son marché, surtout en ces temps de crise.

« Nous nous sommes opposés à la décision d’Ethiopian Airlines d’utiliser ses vols passagers pour le fret au Kenya parce que nous n’avons pas été consultés sur l’impact que cela aurait sur notre affaire », a déclaré Allan Kilavuka, le PDG de Kenyan Airways, cité par Business Daily Africa.

Selon Kilakuva, cette dérogation met en péril les revenus de la compagnie, déjà en difficulté financière. A l’en croire, le transporteur national dépend grandement de l’activité fret qui génère environ 11 milliards de shillings (95 millions d’euros) par an, une somme qui couvre en partie les salaires et les services publics comme la sécurité, l’eau et l’électricité.

Le 25 mars, Kenya Airways a suspendu l’ensemble de ses opérations internationales, en raison des restrictions liées au Covid-19. Cela a eu un impact significatif sur les flux de revenus, laissant le fret (notamment l’exportation de fleurs, de fruits frais, de viande) comme principal moyen de subsistance. Elle a récemment sollicité l’aide financière du gouvernement pour pouvoir se maintenir à flot pour les six prochains mois.

Afin de maîtriser ses coûts opérationnels dans ce contexte difficile, le transporteur a réduit de 35% le salaire du Directeur général et de 25% celui des cadres supérieurs. Les membres du conseil d’administration, quant à eux, se sont engagés à ne pas percevoir leurs honoraires.

Rappelons qu’en juillet 2019, le Parlement avait amorcé la nationalisation de Kenya Airways déficitaire depuis des années. Malheureusement à ce jour, l’État est toujours à la recherche de moyens financiers pour racheter les 49% de parts détenues par les autres actionnaires. L’arrivée du Covid-19 va assurément donner un coup de frein à ce processus, qui au-delà de tout, ne fait pas l’unanimité même au sein de la compagnie.

Ecofin

Dans la même rubrique

Laissez un commentaire

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus