Le manque de ressources humaines qualifiées est l’un des défis cruciaux de la transformation numérique de l’économie en Afrique. La CGECI Academy a été l’occasion pour les acteurs économiques d’échanger sur la question, dans le cadre de la compétitivité des entreprises.
En Afrique, le secteur de la transformation numérique doit faire face à un manque de qualification de ses ressources humaines. C’est ce qui ressort d’un panel organisé à l’occasion de la CGECI Academy organisée par la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), qui se tient du 26 au 27 octobre 2023 sur la thématique « Croissance durable des entreprises en Afrique : cap sur la compétitivité ».
Se déroulant sur le thème « La transformation numérique au service de l’amélioration de la compétitivité des entreprises », le panel a réuni plusieurs acteurs économiques et experts, dont Didier Kla, directeur Orange Business et Broadband chez Orange. M. Kla a évoqué le manque d’expertise de l’Afrique dans le cadre de la transformation numérique, considérant cela comme un défi crucial au développement et à la mise en œuvre de solutions pérennes pour les entreprises.
Estimant que « la qualité des services passe d’abord par la qualité du personnel », M. Kla a appelé à mettre en œuvre des stratégies globales et efficaces pour renforcer les capacités des ressources humaines dans le secteur, mais également à créer les conditions pour retenir les talents sur le continent.
Pour rappel, en dehors de la transformation numérique, le défi des ressources humaines s’étend à de nombreux autres secteurs économiques vitaux pour l’Afrique. Selon un rapport de l’UNESCO publié en mars 2021, l’Afrique comptait environ 55 000 ingénieurs contre environ 4,3 millions demandés sur le marché. Le professeur Etienne Ehouan Ehilé, secrétaire général de l’Association des universités africaines, a déclaré en 2019 que l’Afrique devrait produire plus de 300 000 ingénieurs chaque année jusqu’en 2023 pour combler le déficit des diplômés dans ce secteur.
L’une des raisons expliquant cette carence en ressources humaines qualifiées est la fuite des cerveaux, qui demeure l’une des principales problématiques qui entravent la capacité du continent à se renouveler et à innover. Selon la Banque africaine de développement, l’Afrique perd environ 2 milliards $ par an du fait de cet exode dans le seul secteur de la santé.
De ce fait, la région a besoin « d’une vraie stratégie d’attractivité si on veut devenir un pôle d’excellence au niveau de la transformation numérique », selon Harouna Bakayoko, directeur général délégué du Groupement des Services Eau et Électricité (GS2E), qui a également participé au panel.
Ecofin