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Tournée économique de Macky Sall : Les acteurs socio-économiques se prononcent

Lors du Conseil des ministres décentralisé tenu à Kédougou en 2014, l’Etat du Sénégal avait pris l’engagement de moderniser la région en dégageant une enveloppe de 193 milliards sur la période 2014-2016, notamment pour la réalisation d’infrastructures routières sanitaires, éducatives, administratives et la lutte contre l’insécurité. Huit ans depuis les engagements pris, coïncidant avec l’arrivée du Président de la République pour l’inauguration de l’hôpital régional de niveau 3, la route bitumée de Kédougou-Salémata de plus de 80 km, la réalisation d’un château d’eau d’une capacité de 2000m3 /jour, Sud Quotidien est parti à la rencontre des acteurs sociopolitiques pour recueillir leurs impressions.

OUSMANE MAMADOU SOUMARE, PRESIDENT CRJS : « Il est grand temps que le président songe à décongestionner Dakar, parce que …. »

« Nous remercions d’abord le président de la République pour tout ce qu’il est en train de faire pour la région de Kédougou. Aujourd’hui, il y a ce paradoxe entre les sociétés minières et la population locale, autrement dit la richesse minière de la région et le contexte de pauvreté, il faut reconnaître qu’il y a des efforts qui ont été faits. Notamment la route de Salémata, le château d’eau d’Itato et l’hôpital qui répond aux critères d’équité. Par ailleurs, le président de la République avait dit qu’il avait compris la jeunesse. Nous réclamons la formation des jeunes à travers le centre de formation professionnelle de Saraya et qui soit digne du nom, la construction de l’université de mines de Kédougou, l’installation de l’usine du fer dans la région parce que nous avons le barrage de Sambangalou qui peut fournir en électricité la région. Nous réclamons également le contenu local-local à travers les sociétés minières. Autrement dit, les emplois devraient revenir aux Kédovins. Sur les 100 milliards que les sociétés minières remboursent pour l’achat de produits, si la région ne parvient à en avoir 1%, c’est qu’il y a problème. Aujourd’hui, il faudrait que le Président rassure la population de Kédougou pour qu’on aille audelà de 10%. C’est l’une des préoccupations qui nous taraudent l’esprit. Le financement de la formation professionnelle technique, l’ONFP, la DER et l’ANPEJ sont des initiatives à saluer. Aussi, Kédougou fait partie des régions périphériques du Sénégal. C’est comme un diamant qui n’est pas encore poli. La région préfère d’opportunités en agriculture et dans les autres secteurs. Il est grand temps que le Président songe à décongestionner Dakar, parce que réellement le Sénégal peut se construire à partir des zones périphériques ».

DRAME, PRESIDENT ASSOCIATION ORPAILLEURS DE KEDOUGOU : «Que l’État accompagne les orpailleurs à acquérir des machines»

« Avec l’entrée en vigueur du code minier de 2006 qui consacre le passage de l’orpaillage traditionnel à l’orpaillage semi-mécanisé, nous rencontrons beaucoup de difficultés, notamment avec l’achat de ces gros engins qui coûtent cher. Ainsi, nous souhaitons que l’État accompagne les orpailleurs à acquérir des machines pour le traitement du minerai sans l’utilisation du mercure. Car, même si elles existent et que leur efficacité ne soit plus à démontrer, néanmoins leur coût est exorbitant. En effet, pour pouvoir s’en procurer une, il faut l’équivalent de 2 kg d’or c’est à dire 50 000 000 de francs. Nous souhaitons aussi que plus de couloirs nous soient octroyés afin de faire la prospection car les 16 couloirs qui ont été donnés, dont 13 pour la région de Kédougou et 2 pour celle de Tambacounda, la quasi-totalité ne fonctionne pas parce ces endroits ne sont pas très riches».

MAYORO DIA, PRESIDENT ASSOCIATION DES MAREYEURS DE KEDOUGOU : «Nous demandons au président un geste à notre égard surtout concernant les fonds d’aide de 1000 milliards»

« Lorsque la Covid-19 menaçait toutes nos activités avec le problème des remboursements de la dette contractée auprès des banques, le président avait pris des engagements allant dans le sens d’améliorer notre vécu quotidien. Ainsi, il avait expressément demandé aux banques de surseoir aux recouvrements bancaires, ce qui n’est pas respecté par la plupart. Aussi, nous lui demandons de faire un geste à notre égard comme il en a fait pour les autres acteurs surtout concernant les fonds d’aide de 1000 milliards qu’il avait débloqués pour la relance économique».

MOCTAR DIALLO, PRESIDENT DE L’ASSOCIATION DES GUIDES TOURISTIQUES DE KEDOUGOU : «Le tourisme a d’énormes potentialités dans le Sénégal oriental mais l’accompagnement fait défaut»

« Le tourisme est un secteur qui est très négligé dans le Sénégal oriental. Il y a d’énormes potentialités mais l’accompagnement envers les acteurs dudit secteur fait défaut notamment sur le plan financier et de la formation des acteurs. Aussi, les pistes en latérite constituent un calvaire. Pour y aller, l’aérodrome de Kédougou devrait être fonctionnel, parce que nous sommes à 700 km de Dakar, et beaucoup de touristes ne veulent plus faire ce long trajet alors qu’une heure de vol devrait suffire. Avant les touristes faisaient un séjour de 2semaines mais de nos jours, ils le font en 1 semaine et veulent tout découvrir. Donc, il serait bien que l’aérodrome soit fonctionnel. Même si un premier plan de résilience a été adopté, un accompagnement financier aussi serait la bienvenue. Nous avons des employés à payer, des factures dont nous devront nous acquitter alors que cela fait plus d’un an et demi que le secteur touristique est en agonie. Nous souhaitons aussi plus de transparence et un allègement des procédures de financement».

(SUDQUOTIDIEN)

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