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Togo, le service de la dette a augmenté de 40% en 2023 : les premières raisons détectées

Agence Ecofin – Au Togo, le service de la dette a grimpé de 40 % en 2023, surtout porté par sa dette intérieure. Cette dynamique reflète en partie les évolutions économiques des deux dernières années sur le marché régional Uemoa, sur fond de durcissement des conditions financières mondiales. Dans ce contexte, l’administration togolaise veut réduire sa dette intérieure, afin de garantir la soutenabilité de la dette totale, conformément aux normes de l’UEMOA.

En 2023, le service de la dette togolaise a augmenté de 40 %. Sur la période, il est passé de 504 milliards FCFA en 2022 à 706 milliards FCFA, selon les données du Ministère de l’économie et des Finances à fin 2023.

Le service de la dette comprend l’ensemble des paiements effectués par l’Etat pour rembourser les intérêts et le principal de sa dette, extérieure comme intérieure (y compris les frais et autres coûts associés à l’emprunt).

D’une année à l’autre, cette augmentation est principalement portée par la hausse du service de la dette intérieure, qui bondit de 50 %, pour atteindre 595 milliards FCFA en 2023. En comparaison, le service de la dette extérieure n’avait progressé modestement que de 2,8% à 111 milliards de FCFA en 2023, informe Togo First.

 

Cherté de la dette intérieure

Cette forte progression du service de la dette peut être lue comme une conséquence des turbulences économiques qui ont secoué les marchés régional et mondial ces deux dernières années.

Alors qu’il était favorable dès la sortie de la pandémie, le marché régional, principale source où le pays puise une part substantielle de ses ressources pour sa dette intérieure, est retourné, dans le sillage du durcissement des conditions financières mondiales, notamment le relèvement des taux directeurs, en réponse à l’inflation.

Conséquence ? Une augmentation des taux d’intérêt sur le marché régional et un désintérêt marqué des investisseurs pour les prêts à long terme, au moment même où le pays s’engageait vers une stratégie d’endettement intérieur axée sur des échéances longues.

La crise de liquidités s’accentuera au 1er trimestre 2023, poussant le pays à tempérer ses ambitions de dettes à long terme au profit des bons du Trésor à court terme.

Réduire la dette intérieure

Cette augmentation du service de la dette intervient dans un contexte où la dette totale du pays, tant intérieure qu’extérieure, demeure élevée. Avec une dette extérieure totale de 1 431 milliards de FCFA et une dette intérieure de 3 707 milliards de FCFA, à fin 2023, l’enjeu est de taille. Pour les autorités publiques, l’objectif est justement de maintenir la soutenabilité de cette dette et, par exemple, de rester en dessous du seuil critique des 70 % du ratio dette/PIB, selon les cibles de l’UEMOA.

Sachant qu’entre 2021 et 2023, le ratio dette/PIB a augmenté de plus de 3 points de pourcentage, passant de 63 % (2021) à 66,65 % (2023). Une des approches retenues est de réduire notamment la dette intérieure, au profit de la dette extérieure. Selon sa Stratégie de Gestion de la Dette à Moyen Terme (SDMT), l’administration publique espère ainsi ramener sa dette intérieure à 54,6 % d’ici à 2026.

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