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TER : Macky Sall lance (enfin) son projet phare

Le Train express régional (TER) sera inauguré ce lundi 27 décembre. La mise en service a été plusieurs fois reportée depuis le lancement des travaux début 2017. Le chef de l’État, Macky Sall, avait procédé, le 14 janvier 2019, à la veille de la présidentielle, à la réception des rames construites par le groupe français Alstom. « Le TER n’est pas seulement un moyen de transport rapide. Il nous projette à grande vitesse dans le temps de la modernité », promettait-il alors.

Après les retards accumulés, tous les signaux sont au vert, aujourd’hui. Le protocole (sécurité) présidentiel a validé la procédure, lors des derniers réglages effectués vendredi dernier. Symbole de l’émergence, « ce train moderne, bi-mode, électrique et diesel, confortable, régulier et fiable » avait fini de boucler le trajet Dakar – Diamniadio. Un tronçon de 36 kilomètres avalé en une vingtaine de minutes. La cérémonie de mise en service est prévue ce lundi après midi à la gare de Diamniadio, après moult reports. L’avant dernier rendez-vous donné aux Sénégalais pour leur cadeau de Noël, était fixé au 24 décembre, avec un début d’exploitation du TER, qui constitue un legs important, pour les générations futures”, garantissait à Emedia, Abdou Ndéné Sall, le Directeur général de SEN / TER, la société de patrimoine du TER détenue à 100% par l’État sénégalais.

La révolution ferroviaire en marche

Aujourd’hui, ce volet du Plan Sénégal Émergent (PSE), un programme de développement à l’horizon 2035 et initié par Macky Sall, vise à venir à bout des embouteillages, qui causent officiellement 110 milliards F CFA de pertes, par an.

“Le TER vient à son heure pour améliorer cette mobilité porteuse de croissance. D’autant plus que le TER compte également développer d’autres activités supplémentaires à fortes valeurs ajoutées », appuie l’ancien ministre. Avant de brandir des chiffres : “n’oublions pas que le TER, c’est aussi 8 500 emplois créés, dans sa phase de réalisation, sans compter les 2 700 emplois directs et 1 800 emplois indirects, dans le cadre de l’exploitation. Avec le TER, nous quittons les 10 000 voyageurs par jour du Petit train bleu pour aller à 115 000 voyageurs/jour. »

A l’en croire, la régularité sera assurée par le rythme d’un train toutes les dix minutes, avec quinze trains opérationnels pour la première phase. Ce dispositif sera ensuite complété par sept autres trains. Le trajet est constitué de 108 km de chemin de fer, 1 200 km de lignes électriques, 72 km de mur de clôture, 14 ponts, 28 passerelles.

Un train disponible toutes les 10 minutes

Les trains vont rouler à une vitesse de pointe de 160 km/h et pourront transporter 115.000 personnes par jour, de 05 heures du matin à 23 heures, le soir, selon les promoteurs. Pour le démarrage de l’exploitation du Ter, Abdou Ndéné Sall a renseigné que onze trains vont prendre le départ, ce lundi, mais deux seront en réserve et un autre train sera garé à Diamniadio.

Rappeler que dans une seconde phase, le TER devrait permettre de rejoindre l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), de Diass, sur 57 km. L’annonce a été faite par le chef de l’État depuis janvier 2019.

La construction du TER et de ses nouveaux rails a impliqué des entreprises françaises dont Eiffage, Engie, Thales, SNCF mais aussi turques et sénégalaises.

A ses débuts, le projet avait nourri la polémique. Parmi les principaux détracteurs, l’opposition sénégalaise. Les retards accumulés n’étaient les seuls sujets agités par les adversaires du successeur de Wade. « En étudiant les contrats un à un, on voit que le coût du TER a dépassé 1 000 milliards de F CFA », lançait Ousmane Sonko, devant l’Assemblée nationale, tout en accusant l’exécutif d’avoir minoré le coût total du projet. Le député reprochait également au chef de l’État de n’avoir pas su protéger les intérêts du Sénégal face à ses partenaires français.

Ils ont coûté 780 milliards de F CFA, financés sur fonds propres et grâce à des prêts – notamment français – par l’Etat du Sénégal, “propriétaire de toute l’infrastructure”, a affirmé Abdou Ndéné Sall.

Les tarifs vont de 500 F CFA, pour Thiaroye, 1 000 F CFA, pour Bargny et 1 500 F CFA, pour Diamniadio, en deuxième classe, contre un tarif unique de 2.500 FCFA, en première classe.

Tout le monde n’apprécie pas le cadeau de noël : Des milliers d’expropriés crient leur colère. D’ailleurs, les femmes impactées du TER de Dakar organise une conférence de presse, ce lundi.

(EMEDIA)

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