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Temoignage de Cecile Sow “Monsieur Béchir Ben Yahmed, du fond du cœur, je vous dis “MERCI”!

31 ans après notre première rencontre, dans les locaux de JEUNE AFRIQUE, au 57 bis rue d’Auteuil, à Paris, je me souviens de votre regard à la fois inquisiteur et rieur. J’avais 19 ans. Très intimidée, je m’étais efforcée de répondre du tac au tac à chacune de vos questions sur mes motivations, mes centres d’intérêt et mes projets professionnels.

Nous étions le lundi 14 mai 1990; je venais de faire ma deuxième entrée dans le monde de la presse (après un stage en 1989 au sein de la rédaction du SOLEIL, à Dakar).

Ces deux mois passés parmi les journalistes de JEUNE AFRIQUE et d’AFRIQUE MAGAZINE furent … terribles! Il faut dire qu’entre Sennen Andriamirado et Elimane Fall – aussi brillants que sévères! – je finis par comprendre que le métier que j’avais choisi nécessitait force, rigueur, humilité, pugnacité et patience, entre autres qualités. Réservée et un brin rebelle, je n’avais pas su m’adapter.

Tout allait trop vite et les exigences étaient très élevées pour une “apprentie-journaliste”. A la fin de mon stage, vous m’aviez demandé si ça s’était bien passé. “Non”, avais-je répondu sans hésiter (un seul de mes papiers avait été publié). “Vous êtes encore jeune” aviez-vous simplement conclu. Il me fallut 4 années pour oublier les bobos faits à mon égo, puis retrouver l’envie de remettre les pieds dans une rédaction…

Mon histoire avec JEUNE AFRIQUE aurait pu s’arrêter là, mais elle repartit, sous de meilleurs auspices, au mois d’avril 2007. J’avais postulé après avoir vu une annonce pour le recrutement de journalistes. Je me souviens qu’avant de valider ma candidature, vous m’aviez interrogée sur ma “récidive”. Cela m’avait amusée, et vous aussi.

Cette “récidive” me permit de revenir à la maison JA (que je quittai finalement à la fin de 2011 pour des raisons médicales) et surtout de découvrir LA REVUE, votre magazine de réflexion sur l’actualité internationale, malheureusement peu connu du public africain.

Je me souviens encore de mon enthousiasme quand, en 2009, vous m’avez proposé de signer des articles dans LA REVUE. Le premier parut dans la rubrique “Images d’ailleurs” (voir photos)…

Cher Monsieur, votre perspicacité et votre clairvoyance nous manqueront. De même que vos yeux pétillants et ces mots piquants ou glaçants -dont vous étiez friand!- qui donnaient à chaque conférence de rédaction une saveur unique.

Adieu, cher Monsieur! Que la paix soit avec vous, que le paradis soit votre nouvelle demeure.

Je présente mes sincères condoléances à Madame Danielle Ben Yahmed, à Messieurs Amir Ben Yahmed, Marwane Ben Yahmed, Ziad Limam, François Soudan, Aboubacar Dione ainsi qu’à l’ensemble des collaborateurs et lecteurs de JEUNE AFRIQUE.

* Cécile Sow
Ancienne correspondante permanente de JA à Dakar (et plusieurs fois “envoyée spéciale” en Gambie, Guinée Conakry et Guinée-Bissau notamment)
Ancienne collaboratrice de LA REVUE

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