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Télécoms : Une alliance Orange & un géant en Afrique, projet stratégique pour Christel Heydemann ?

Son prédécesseur, Stéphane Richard, en avait fait un dossier important pour l’avenir du géant français des télécoms en Afrique (désormais première zone de croissance du groupe), au point de multiplier les tentatives d’alliance avec des géants du secteur. Une piste qui pourrait s’avérer stratégique pour Christel Heydemann, nouvelle directrice générale d’Orange dès avril 2022. Explications.

Aux commandes du groupe Orange dès le 4 avril 2022, Christel Heydemann arrive au moment où le patron sortant, Stéphane Richard, jouait plusieurs cartes pour former un solide leadership pour Orange sur l’ensemble du continent africain où il n’a cessé, appuyé par ses équipes, de pousser les pions du géant français des télécoms ces dernières années. En termes de résultats, la filiale Moyen-Orient (la Jordanie uniquement) et Afrique (couvrant 17 pays) est devenue la première zone de croissance du groupe avec un taux annuel moyen de 6%. Avec 5,8 milliards de dollars en fin 2020, l’entité brasse environ 14% des revenus du groupe. Ce pourcentage n’était que de 8% à l’arrivée du haut fonctionnaire girondin en 2010.

Plusieurs autres orientations ont soutenu l’encrage africain d’Orange dont l’africanisation du top management avec notamment la nomination du Sénégalais Alioune Ndiaye à tête de la filiale régionale, l’établissement du quartier général africain d’Orange à Casablanca (Maroc), l’innovation de la banque digitale ou encore plus récemment la construction d’ « Orange Village », l’imposant siège de la filiale ivoirienne inauguré le 12 janvier en présence du président Alassane Ouattara.

Le conseil d’administration a d’ailleurs tenu à « le remercier pour son engagement à la tête d’Orange depuis douze ans où il a restauré la confiance des salariés après la crise sociale et engagé une transformation profonde du Groupe pour le positionner en opérateur multi-services de premier rang en Europe et en Afrique », lit-on dans le communiqué annonçant, le 28 janvier, la nomination de Christel Heydemann.

Plusieurs essais, dans un contexte de concurrence…

En Afrique, le patron sortant entendait surtout concrétiser le leadership continental d’Orange au moyen d’une alliance stratégique avec un autre géant du secteur. Les différentes tentatives se sont soldées par un échec notamment avec le sud-africain MTN et le britannique Vodafone. La dernière en date, en 2021, a concerné l’indien Airtel avec qui les discussions auraient donné lieu à l’étude de deux options, selon les révélations de BFM Business.

Si un accord n’a pas été trouvé, il ne serait pas étonnant de voir les deux parties -qui ont déjà dealé ensemble lors du rachat par Orange des filiales en Afrique de l’Ouest- trouver d’autres options de « mariage ». D’autant qu’Airtel est actuellement du top de sa performance particulièrement dans la première économie d’Afrique, le Nigeria, un marché longtemps convoité par Orange. Le 29 janvier, Airtel Africa est devenue, pour la première fois la première capitalisation boursière sur la Nigeria Stock Exchange (NSE), détrônant Dangote Cement de la célèbre première fortune du continent Aliko Dangote, rapporte African Markets.

Une alliance stratégique pourrait en effet être précieuse pour le géant français des télécoms au moment où sur certains marchés où il est pourtant bien implanté, Orange doit composer avec une rude concurrence, comme c’est le cas notamment en Côte d’Ivoire avec l’américain Wave. C’est d’ailleurs en anticipant de telles situations qu’Orange veut depuis plusieurs années étendre son empreinte africaine à de nouveaux marchés comme il y a quelques années en Ethiopie. Lors d’une rencontre avec LTA en 2018, le président sortant assurait être « extrêmement intéressé » par ce marché d’Afrique de l’Est aux 100 millions d’habitants et très convoité, mais qui a finalement été délaissé pour diverses raisons.

« Préserver la continuité »

Toutefois, Christel Heydemann arrive sur un terrain qu’elle connait bien, puisque -passée notamment par Alcatel et Schneider Electric- elle siège au conseil d’administration d’Orange depuis cinq ans. Première femme à la tête du groupe Orange et l’un des rares aux commandes d’une entreprise du CAC 40, celle qui est créditée de « compétences reconnues dans l’univers des télécoms et de la transformation des entreprises », travaillera aux côtés de son prédécesseur pendant plusieurs semaines avant l’arrivée du nouveau président non-exécutif d’ici le 19 mai. Le Conseil motive cette orientation par la nécessité d’assurer l’efficacité de la transition et de « préserver la continuité des activités de l’entreprise », y compris sir le continent africain.

(AFRIQUE LATRIBUNE)

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