Malgré la liberté provisoire accordée aux 25 travailleurs de l’usine Twyford il y a de cela quelques jours, suite à une grève pour dénoncer les mauvaises conditions de travail, la tension ne baisse pas dans les couloirs de cette multinationale. Ils peuvent même compter sur le soutien de l’Union démocratique des travailleurs du Sénégal (Udts), qui a promis d’internationaliser le combat, pour «dénoncer la confiscation des libertés fondamentales» dans cette entreprise chinoise.
Par Alioune Badara CISS (Correspondant) – Les instructions données par le Président Macky Sall, dans le communiqué du Conseil des ministres du 29 avril, relatives au règlement de l’affaire Twyford, n’ont toujours pas permis de faire baisser la tension au sein de l’entreprise. Les 25 employés arrêtés lors de la dernière grève et ayant bénéficié d’une liberté provisoire ne savent pas encore à quoi ressembleront leurs prochaines journées. Face à la presse ce week-end à Nguékhokh, l’Union démocratique des travailleurs du Sénégal (Udts) dénonce les tentatives de déstabilisation du «syndicat par des licenciements». Pour dénoncer cette «situation», l’Udts et le Sutimac exécuteront un plan d’actions qui consistera à porter l’affaire Twyford au niveau international (Bit, Csi), tenir un sit-in devant «l’ambassade de la Chine, mener une campagne d’information pour dénoncer la confiscation des libertés fondamentales dans cette multinationale».
C’est une annonce de Abdou Aziz Sy, responsable financier de cette centrale syndicale. Il déplore le comportement des «dirigeants de la multinationale chinoise qui continuent à intimider les travailleurs et les militants du Sutimac». Selon lui, ils s’ingèrent dans les affaires syndicales en servant aux travailleurs des formulaires d’évaluation de leur organisation. «L’Udts, ne pouvant pas rester indifférente face à ce qu’elle juge d’arbitraire, en appelle à la responsabilité des autorités avant qu’il ne soit trop tard», rappelle-t-elle. Estimant que les travailleurs sénégalais «ne seront jamais serviles chez eux, même si la Chine est un partenaire privilégié du Sénégal, il n’en demeure pas moins que le Sénégal est un pays souverain qui doit se faire respecter et faire respecter les droits de ses citoyens», rappelle M. Sy.
Que faire pour ramener le calme dans cette usine ? «Nous demandons l’intégration de tous les travailleurs licenciés pour appartenance syndicale ou participation à une manifestation, la neutralité de la direction vis-à-vis des affaires syndicales, l’application systématique des accords, le retour au dialogue pour le règlement définitif de l’arbitraire que vivent les jeunes travailleurs dans l’entreprise Twyford», demande M. Sy, fortement «incommodé» par la situation en cours à Sindia.
Interpellée sur les propos des travailleurs, l’usine n’a pas voulu se prononcer.
(LEQUOTIDIEN)