Le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres) organise du 22 au 23 février à Saly (Ouest) un atelier national de renforcement de capacités et de plaidoyer en faveur d’une application effective des directives sur la fiscalité du tabac en Afrique de l’Ouest.
L’objectif principal de cette réunion didactique est de créer une synergie d’action pour appuyer l’application des directives des organisations sous-régionales. Selon le Cres, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a adopté en décembre 2017 une nouvelle directive visant à durcir la politique de taxation du tabac.
Malgré cet effort, la prévalence du tabagisme « augmente régulièrement » sur le continent. De même, la prévention de son augmentation, en particulier chez les jeunes, reste une grande préoccupation des pays en développement dont la majorité a ratifié la convention cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte contre le tabac, ajoute le consortium.
Citant la CCLAT, la Convention cadre sur la lutte antitabac de cette agence onusienne, il ajoute que la taxation des produits du tabac est « le meilleur instrument pour réduire la consommation de tabac, en particulier chez les personnes vulnérables ». Voilà donc toute la logique qui sous-tend la directive de la Cédéao, « fondée sur un ensemble d’arguments théoriques et d’évidences empiriques », et qui « fixe un taux minimum de taxe ad valorem de 50% et une taxe spécifique de deux centimes de dollar américain par tige ».
Toutefois, le constat est que ce texte « tarde à être appliqué » alors que son article 14 prévoit la création d’un comité régional et des comités nationaux de suivi. C’est ainsi que le CRES a initié cet atelier en vue de renforcer le plaidoyer auprès des acteurs étatiques, des représentants des cellules de l’Union économique et monétaire des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Uemoa), de la Cedeao et de la Société civile ouest-africaine.
Pour la mise en œuvre de ce projet, le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres) va travailler, au-delà des structures en charge de l’intégration régionale, avec l’administration fiscale, douanière, sanitaire, du commerce et la Société civile, entre autres.
« Le projet vise à fournir des données probantes pouvant renforcer le plaidoyer auprès des décideurs nationaux et de la région. Cet appui conjoint avec l’ensemble des parties prenantes permettra de consolider les avantages liés à la mise en œuvre des politiques de taxation du tabac notamment, la directive de la Cédéao sur la taxation des produits du tabac, adoptée en décembre 2017 ainsi que celle de l’Uemoa », note-t-il.
« Le Cres souhaite répondre au besoin de renforcement des capacités des Etats membres et de la Commission de la Cédéao en fournissant une assistance technique pour la mise en place d’un comité régional et des comités nationaux. Ces comités seront chargés du suivi de l’application de la nouvelle directive et fourniront un appui aux administrations dans l’application de la directive », ajoute l’organisation.
Par ailleurs, « des changements progressifs de politiques fiscales sont déjà entrepris par certains gouvernements. L’objectif recherché à terme est de mettre en place un système de taxation efficace, de manière à ce que les taxes d’accises représentent au minimum 75% du prix de vente au détail des paquets de cigarettes », note le Cres, rappelant que la consommation des produits du tabac et son impact sur l’occurrence des maladies qui lui sont liées sont des défis majeurs de santé publique.
(APA)