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Secteur privé sénégalais et contenu local : Le Cabinet Mame Adama Guèye initie la réflexion

Afin d’éviter que la loi sur le contenu local ne finisse en lettre morte, Me Mame Adama Guèye, à travers son cabinet et des partenaires, a initié une rencontre pour réfléchir sur les voies et moyens permettant au secteur privé sénégalais de profiter des opportunités offertes dans le cadre de l’exploitation du pétrole et du gaz.

«Discuter avec les parties prenantes concernées des voies et moyens pour permettre au secteur privé sénégalais de profiter de toutes les opportunités offertes par le contenu local». C’était l’objectif de la rencontre organisée hier par le Cabinet Me Mame Adama Guèye et Partners. Les discussions ont tourné autour de la question du financement des hydrocarbures. Il s’agit, d’après l’avocat, d’imaginer «les outils financiers appropriés pour permettre de faciliter la participation des investisseurs sénégalais».
Revenant sur cette initiative, Me Mame Adama Guèye explique : «Nous pensons que si nous ne mettons pas en place un écosystème favorable nourri par des experts, la loi risque d’être une lettre morte. Si vous prenez le système financier actuel traditionnel, il n’est pas configuré pour permettre le financement, la participation des investisseurs sénégalais. C’est pour cela qu’il faut une réflexion spécifique pour imaginer des modalités de mise en place d’un dispositif permettant aux investisseurs sénégalais de disposer des ressources nécessaires pour participer dans les entreprises étrangères.» Poursuivant ses explications, Me Guèye ajoute : «Parce que dans le système traditionnel quand vous allez voir un banquier, il vous demande le cash attendu, c’est-à-dire ce qu’on prévoit comme entrée de cash… Quand vous montez une usine et que vous vendez tel ou tel, vous pouvez espérer à la fin du mois des ressources pour rembourser cette dette, mais quand vous investissez dans une société, vous espérez des dividendes. Les dividendes, on ne peut pas les prédire, parce qu’une société peut marcher comme elle peut ne pas marcher. La régularité du cash n’est pas garantie. Ce qui est un problème par rapport au système de financement traditionnel.»
C’est donc d’après l’initiateur, tout le sens de cette rencontre qui a réuni différents acteurs pour «une réflexion pluridisciplinaire mettant en place des juristes, des banquiers, d’autres acteurs du système financier». En outre, Me Mame Adama Guèye a fait savoir qu’il «y a d’autres paramètres dont il faut tenir compte». Parce que selon lui, dans le contenu local, il faut combiner deux intérêts légitimes : «l’intérêt légitime des investisseurs sénégalais et celui des investisseurs étrangers». Ainsi, renseigne-t-il, «il faut voir comment mettre en place des dispositifs qui permettent de rassurer les investisseurs étrangers qui doivent respecter les standards, les règles». C’est donc, souligne Me Guèye, «un ensemble de critères qui sont complexes, qu’il faut combiner pour donner de l’effet à cette loi par rapport à la participation des investisseurs sénégalais». Reconnaissant que le cadre juridique est intéressant, Me Adama Guèye estime toutefois qu’il «est nécessaire mais pas suffisant». «Il faut utiliser toute notre intelligence, toute notre capacité créative pour mettre en place cet écosystème qui permet de rendre effectif l’implication des entreprises sénégalaises», a-t-il recommandé.
Lors de cette rencontre, Philipe Bacoumba Faye, chef de l’unité du Ges-Petrogaz, a insisté sur les efforts du gouvernement pour que les entreprises sénégalaises puissent profiter de l’exploitation du pétrole et du gaz. D’après M. Faye, «ces efforts se sont matérialisés par la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire, notamment avec une loi, un cadre institutionnel, la création du Comité national de suivi du contenu local, la création d’un fonds pour accompagner les entreprises». Parlant de ce fonds, il renseigne qu’il a «pour objectif de renforcer la capacité des entreprises pour qu’elles puissent capter le maximum de profit du secteur pétrolier et gazier». Et d’assurer : «Les revenus directs ne sont pas très importants, l’idée c’est de faire profiter aux entreprises sénégalaises, aux entreprises locales, des activités qui gravitent autour de l’exploitation du pétrole et du gaz.»
LEQUOTIDIEN

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