Sur 409 000 personnes tuées par la malaria dans le monde en 2019, plus de 90% des décès ont été enregistrés en Afrique, et plus précisément dans la région subsaharienne. Ce qui place le continent en tête de liste des régions qui bénéficient des ressources du Fonds mondial.
Le Fonds mondial envisage de mobiliser 18 milliards $ pour lutter contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme. C’est ce qu’a annoncé l’institution dans un communiqué publié le mercredi 23 février.
Cet objectif annoncé dans le cadre de la septième reconstitution des ressources du Fonds correspond selon l’institution, au montant nécessaire pour relancer la lutte contre ces maladies. Elle avait été ralentie par la covid-19 qui a mobilisé au cours des deux dernières années, une grande partie des financements consacrés au secteur de la santé dans le monde.
To get back on track against HIV, TB and malaria, to build stronger systems for health and to save 20 million more lives, the @GlobalFund needs at least US$18 BILLION during the Seventh Replenishment. #FightForWhatCounts
— The Global Fund (@GlobalFund) February 23, 2022
« Face aux répercussions catastrophiques de la covid-19 sur la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, il n’y a pas d’équivoque : soit nous augmentons le financement, soit nous abandonnons tout espoir de mettre fin à ces épidémies, d’ici 2030 », a déclaré à cet effet, Peter Sands, directeur exécutif du Fonds mondial.
Concrètement, les fonds mobilisés visent à réduire de 64% le taux de mortalité des trois maladies ciblées. Ce qui devrait permettre de sauver 20 millions de personnes entre 2024 et 2026. Il s’agira également de réduire de 58 % le taux d’incidence des trois maladies à l’horizon 2026 par rapport aux niveaux de 2020, tout en faisant passer le nombre de décès de 2,4 millions en 2020 à 950 000, d’ici les quatre prochaines années. Enfin, les nouvelles ressources permettront de renforcer les systèmes de santé pour mieux se préparer aux pandémies.
Il faut rappeler que dès le début de la crise de la covid-19, l’OMS avait émis des inquiétudes concernant ses impacts négatifs sur la gestion de la lutte contre les autres maladies, notamment en Afrique subsaharienne. En 2020, l’institution avait même indiqué que dans la région, « la surmortalité due au paludisme pourrait être plus importante que la mortalité directe due à la covid-19 ». Sur 409 000 personnes tuées par la malaria dans le monde en 2019, plus de 90% des décès ont été enregistrés en Afrique et plus précisément dans la région subsaharienne. Ce qui place le continent en tête de liste des régions qui devraient bénéficier du nouveau programme de reconstitution des ressources du Fonds mondial.
Notons que le financement obtenu vise par ailleurs à « jouer un rôle de catalyseur pour porter les investissements nationaux à 59 milliards de dollars destinés à l’élimination des trois maladies et au renforcement des systèmes pour la santé, par le truchement d’exigences de cofinancement, et d’un appui technique au financement de la santé ». Cinq présidents africains (RDC, Kenya, Rwanda, Sénégal, Afrique du Sud) ont participé au lancement de cette campagne le mercredi.
Communiqué de presse : Cinq présidents africains donnent le coup d’envoi de la campagne du Fonds mondial visant à recueillir 18 milliards de dollars US pour relancer la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme freinée par le COVID-19 https://t.co/XoVatuNnCQ
— The Global Fund (@GlobalFund) February 23, 2022