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Sa gestion de l’hydraulique rurale contestée : Aquatech sort de son mutisme

 Secoué par la clameur de la contestation, Aquatech a décidé de sortir de son mutisme hier. Lors d’un point de presse, la direction générale a décidé de «rétablir la vérité» sur sa gestion contestée de l’hydraulique rurale dans le périmètre Thiès-Diourbel.

D’emblée Ansou Gnabaly, secrétaire général d’Aquatech, fera noter : «Il est temps quand même de dire notre part de vérité. Il va falloir que les gens sachent qu’Aquatech ne vient pas de la planète mars. Ce sont de jeunes Sénégalais qui, pour l’amour de leur pays, se tuent à la tâche pour pouvoir satisfaire les besoins des clients». Il précise : «L’autorité délégante de la réforme de l’hydraulique rurale c’est l’Ofor. Il lui appartient le patrimoine, à savoir les forages et l’ensemble des installations. L’Ofor nous l’a confié dans le cadre d’un contrat d’affermage signé en 2018. Et l’ensemble des systèmes de gestion aussi bien de Thiès et de Diourbel, c’est Aquatech qui en est attributaire.» Malheureusement, regrette-t-il, «les populations ne savent pas les rôles et les responsabilités de chacune des parties. Le patrimoine est dévolu à l’Ofor. Lequel est chargé de faire les investissements. Il remet à niveau le réseau et nous on s’occupe de l’exploitation, de la facturation, de la maintenance, du renouvellement du matériel». Selon M. Gnabaly, «il va falloir qu’on arrête de faire l’amalgame». Cette précision faite, le Sg d’Aquatech indique que «le problème qui subsiste, c’est que lors du démarrage, il y a eu deux phases. La première, c’était les 100 premiers sites et par la suite on devait intégrer les autres. Mais 4 ans après, ce n’est toujours pas effectif. C’est ce qui amène la plupart des contestations parce que dans une localité ou bien dans un arrondissement, on peut voir une partie intégrée et l’autre partie non. Et cela peut créer certaines frustrations. Nous avons pris bonne note. Et l’autorité a été sensibilisée pour que la réforme puisse continuer et qu’on puisse la clôturée dans les meilleurs délais». Surtout que «le contrat qui nous lie à l’Etat du Sénégal, c’est 263 forages. Et à l’heure actuelle, on en est à 95 que l’on gère régulièrement et deux autres qu’on va intégrer aujourd’hui. Dans les jours à venir, nous allons démarrer celui de Touba Ndiaye et Diogo». Pour dire que «l’intégration continue». Sur le problème de la production, Ansou Gnabaly explique : «Quand on a démarré en 2018, le besoin en investissements pour la remise à niveau était important. Au niveau de Thiès, c’était 2,4 milliards et 1,9 milliard pour Diourbel. Mais nous n’avons pas attendu que l’Etat mette à niveau les installations pour commencer notre exploitation.» Et de signaler que «c’est le 5 août dernier que le programme de remise à niveau a démarré». Il insiste : «Ce n’est pas Aquatech qui doit mettre à niveau les installations. Nous sommes désolés, mais un contrat de 10 ans ne peut pas supporter un tel investissement.» M. Gnabaly assure que tout ce qui a été fait entre-temps, c’est Aquatech qui a eu à investir, à se substituer à l’Etat. «Nous avons investi plus de 420 millions pour le renouvellement des pompes afin d’aider au démarrage de certains sites ou bien de certains forages qui étaient à l’arrêt. Qu’on ne nous dise pas qu’Aquatech n’a pas respecté sa part du marché ! Nous avons essayé tant bien que mal de nous suppléer à l’autorité délégante pour que les choses marchent», indique-t-il. Sur la tarification tant décriée par les populations, le Sg d’Aquatech se veut clair. «Le prix de l’eau, comme au niveau du milieu urbain, c’est l’Etat du Sénégal qui le fixe. Aquatech n’a aucune emprise sur la définition des prix. Si demain l’Etat décide de ramener le prix à 25 F, Aquatech appliquera ce prix», dira-t-il, non sans souligner à l’attention de tous ceux qui pensent que Aquatech a fait un manquement en collaborant avec les ex Asufor que «ce n’est pas une erreur parce que dans une réforme l’inclusion est importante. Nous nous sommes appuyés sur ce personnel pour pouvoir faciliter la transition». En somme, la direction générale d’Aquatech, qui renseigne que ses charges sont supérieures à ses recettes, demande aux populations de son périmètre de les laisser travailler. «Il est temps que ce périmètre soit apaisé. Il faut que les gens s’approprient de cette réforme dans l’intérêt de tout un chacun parce que le délégataire titulaire c’est bien Aquatech et nous sommes disposés à faire notre travail.»
Interpellé sur la dernière sortie du ministre de l’Eau Serigne Mbaye Thiam, estimant qu’il y a eu beaucoup de manquements dans la gestion d’Aquatech, surtout avec l’intégration des ex Asufor, Pape Baye Ndiack Diop, directeur de la communication d’Aquatech, estime que cette déclaration du ministre «n’engage que lui». Et de marteler : «Il est clair que s’il était à notre place, il aurait fait ce qu’on a fait.»

(LEQUOTIDIEN)

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