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Résilience économique 2021-2025 : Le Document de stratégie-pays du Sénégal validé par la Bad

Le Document de stratégie-pays (DSP 2021-2025) du Sénégal a été validé par la Banque africaine de développement (Bad) le 19 avril dernier. L’objectif est, selon un communiqué de l’institution financière transmis hier à ‘’EnQuête’’, de soutenir une croissance ‘’inclusive, robuste et stable’’ du pays et contribuer au renforcement de sa résilience.

Le Sénégal a bénéficié d’une confiance renouvelée de la Banque africaine de développement. Ceci à l’appui de performances économiques solides entre 2014 et 2019. ‘’Pour la période 2021‑2025, l’institution panafricaine de développement accompagnera le pays dans le renforcement de ses infrastructures et son intégration régionale, ainsi que la résilience de son économie par la transformation agricole et le développement industriel. Le Document de stratégie-pays (DSP 2021-2025), validé et rendu public par la banque le 19 avril, a pour objectif de soutenir la croissance inclusive, robuste et stable du Sénégal, et contribuer au renforcement de la résilience du pays’’, rapporte un communiqué de la Bad reçu hier à ‘’EnQuête’’.

Le document renseigne que le second domaine prioritaire du DSP 2021-2025 vise à accroître la résilience de l’économie du Sénégal par la transformation agricole et le développement industriel, en particulier la mise en place des agropoles. ‘’La banque mise sur le potentiel agricole en appuyant les filières à haute valeur ajoutée, afin d’améliorer la productivité agricole et la création d’emplois, de redynamiser les exportations agricoles, de réduire le déficit de la balance commerciale sur les cultures céréalières (mil, riz et maïs) et d’intensifier les bassins agricoles irrigués pour faire face aux chocs climatiques’’, lit-on dans le texte.

Concernant la production de riz, elle devrait passer de 1,1 million à 1,5 million de tonnes, entre 2019 et 2025, et les exportations horticoles de 108 000 tonnes à 135 000 tonnes sur la période, grâce à la mise en valeur de 15 000 hectares et l’encadrement de 30 000 producteurs. Cette stratégie permettra, d’après la Banque centrale, de réduire la prévalence de l’insécurité alimentaire qualifiée de ‘’modérée/grave’’ de 16,5 % en 2019 à 10 % en 2025. Avec le soutien aux chaînes de valeur agricoles et de l’agro-industrie, il est aussi de porter la part de l’emploi industriel sur le total des emplois à 16 % en 2025, contre 13,8 % en 2019, et la part de la valeur ajoutée manufacturière dans le produit intérieur brut devrait augmenter de 12 à 20 %.

‘’La mise en œuvre du DSP 2021-2025 permettra d’accompagner le Sénégal dans sa mise en œuvre du Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré pour la relance économique post‑Covid-19, mais aussi d’augmenter la productivité et la création d’emplois, en particulier pour les jeunes et les femmes’’, a indiqué le responsable-pays pour la Banque africaine de développement, Mohamed Chérif.

500 km de routes revêtues à réhabiliter

Il est relevé dans le communiqué que les interventions de la banque permettront d’améliorer l’accès et la qualité des services de transport. Pour les routes revêtues, il est rapporté de 82 % en indice ‘’bon/moyen’’ en 2019 à 85 % en 2025, et pour les routes non-revêtues, en ‘’bon/moyen’’ de 55 % à 60 % sur la période. Il est prévu de réhabiliter 500 km de routes revêtues et de construire 100 km de routes revêtues, ainsi que des aménagements sociaux économiques connexes. La construction du pont de Rosso (entre le Sénégal et la Mauritanie) doit permettre de réduire à deux minutes la traversée du fleuve Sénégal et contribuera, avec le chemin de fer Dakar – Bamako et la construction de la route Farim – Tanaff (Sénégal – Guinée-Bissau), à l’amélioration de l’indice de performance logistique de 2,32 en 2019 à 2,60 en 2025.

La Bad informe aussi que ces différents ouvrages contribueront au renforcement des infrastructures d’intégration régionale, afin de dynamiser les échanges avec les principaux partenaires. ‘’Elles permettront surtout d’assurer une meilleure connexion entre le Sénégal et ses voisins, notamment la Gambie, la Mauritanie et le Mali, mais aussi le développement des activités de transport le long des corridors transafricains Tanger – Lagos et Alger – Dakar, d’une part, et entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne, d’autre part. Le Sénégal devrait être ainsi mieux préparé pour la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) afin d’exploiter pleinement son potentiel de commerce intra-régional’’, note le document.

Pour atteindre l’accès universel à l’électricité et renforcer le mix énergétique, il est prévu de construire 819 km de lignes moyenne tension et 2 466 km de lignes basse tension. Le réseau national sera étendu à 786 nouvelles localités d’ici à 2025, portant l’accès à l’électricité à 85 % en 2025, contre 76 % en 2019, avec une hausse de la part d’énergie renouvelable de 21 à 30 % et une réduction de la demande de 20 MW. La performance du portefeuille de la banque au Sénégal est jugée satisfaisante, avec une note de 3 sur 4 en 2020. Environ 54 % des opérations sont ainsi jugées satisfaisantes et seulement 18 % des projets sont épinglés. Parmi les opérations réalisées au cours des dernières années, figurent notamment les travaux relatifs à l’aéroport international Blaise Diagne, au pont Sénégambie et à l’autoroute à péage. Les performances économiques enregistrées de 2014 à 2019, dans un contexte de stabilité politique, ont permis au Sénégal de redevenir un pays à revenu intermédiaire.

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