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RDC : Vers un bras de fer entre l’Etat et le milliardaire Dan Gertler sur le pétrole du lac Albert

Suite à son implication présumée dans des affaires de corruption sous le régime de Joseph Kabila, l’homme d’affaires israélien Dan Gertler est devenu indésirable dans l’industrie pétrolière de la RDC.

En République Démocratique du Congo (RDC), les permis d’exploration d’Oil of DRCongo, sur les blocs 1 et 2 sont arrivés à expiration le 16 juin dernier. Oil of DRCongo qui appartient au milliardaire israélien Dan Gertler (photo), contrôle 85 % des parts sur les deux périmètres et les 15 % restants reviennent à la société publique du pétrole, Sonahydroc.

En fin de semaine dernière, le ministère congolais en charge du Pétrole a envoyé une lettre à Oil of DRCongo, demandant toutes les données recueillies et tous les paiements liés à l’accord de partage de la production conclu en 2010. En effet, Kinshasa ne souhaite plus développer le projet avec Gertler qui est accusé depuis 2017 par les Etats-Unis de corruption dans des affaires minières dans le pays.

« Dan Gertler est accusé d’avoir amassé une fortune grâce à des transactions minières et pétrolières opaques relevant de la corruption en RDC, et d’avoir utilisé son amitié étroite avec le président Joseph Kabila pour servir d’intermédiaire dans la vente d’actifs miniers », avait alors écrit la justice américaine. L’homme d’affaires nie tout acte répréhensible et n’a jamais été inculpé.

En fin d’année dernière, les autorités congolaises avaient ouvert des négociations avec de potentiels repreneurs pour les parts d’Oil of DRCongo. Tullow Oil compte parmi ceux-ci.

En réponse à la lettre du ministère, un porte-parole d’Oil of DRCongo a indiqué que la société contrôle toujours les permis parce qu’ils sont en situation de force majeure et que par conséquent, il n’y a aucun changement dans leur statut, rapporte Bloomberg. La force majeure avait été prononcée pour permettre à la RDC de mener des négociations avec l’Ouganda sur la façon d’acheminer le brut des blocs 1 et 2 vers le pipeline Ouganda-Tanzanie.

« Oil of DRCongo reste engagée à travailler avec toutes les parties pour résoudre le cas de force majeure, identifier un système d’exploitation compétitif et amener ces actifs vers la production », a poursuivi le porte-parole.

Pour rappel, les blocs 1 et 2 sont adjacents aux périmètres en cours de développement du côté ougandais du bassin, où Total a déjà découvert 1,7 milliard de barils récupérables.

Oil of DRCongo se sait désormais indésirable en RDC, mais joue son va-tout pour conserver ces blocs. En janvier 2020, la société a déclaré avoir injecté 167 millions de dollars dans les travaux de développement des blocs 1 et 2. Une note du ministère contredit ces chiffres et évoque un montant inférieur à 135 millions de dollars tandis qu’une version archivée du site web du groupe Fleurette appartenant à Gertler et datant de 2017 indiquait qu’il n’avait dépensé que 100 millions de dollars.

Les blocs 1 et 2 contiennent environ 3 milliards de barils de pétrole.

(AGENCE ECOFIN)

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