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Projet de budget 2022 arrêté à 5150 milliards FCfa: l’Etat résolu à consolider les bases du progrès économique

La loi de finances pour l’année 2022 est arrêtée à 3 510,7 milliards de FCFA en recettes et 4 294,7 milliards de FCFA en dépenses, soit un déficit budgétaire de 784 milliards de FCFA, contenu donc à 4,8% du PIB, ce qui constitue un net progrès par rapport aux pics de 2020 (6,1%) et 2021 (5,4%). L’État entend d’ailleurs ramener et maintenir le déficit budgétaire à 3% dès 2023.

Comparée à la loi de finances initiale (LFI) de 2021, qui était arrêtée en recettes à 3 225,95 milliards de FCFA et en dépenses à 3 969,9 milliards de FCFA, la loi de finances pour 2022 connaît une hausse de ses recettes pour 284,8 milliards FCFA (+9%) et une hausse des dépenses pour 324,9 milliards de FCFA (+8%).

Si on devait le comparer à la présente LFI 2022, cela ne pourrait donc se faire qu’à méthode constante, ce qui reviendrait à rajouter l’amortissement de la dette. On se retrouverait ainsi avec un budget de 5 091 milliards de FCFA auxquels s’ajoutent les recettes de la Taxe d’Usage de la Route (TUR) (plus de 40 milliards de FCFA) et de la CFCE (environ 30 milliards FCFA), soit un montant additionnel de 70 milliards FCFA. Le budget 2022 serait arrêté à plus de 5 160 milliards de FCFA et ferait plus du double du budget de 2012.

Le budget général pour l’année 2022 s’élève à 3 361 milliards de FCFA en recettes et à 4 145 milliards de FCFA en dépenses. Les recettes budgétaires sont composées des grandes masses suivantes: recettes fiscales : 2 925 milliards de FCFA (en hausse de 14% par rapport à la LFI 2021) ; recettes non fiscales : 140 milliards de FCFA, en progression de 5% ; tirages sur dons-projets : 250 milliards de FCFA en baisse de 7% ; dons budgétaires : 46 milliards de FCFA en recul de 28%.

Les dépenses du budget général sont arrêtées à un montant total de 4 145 milliards de FCFA et se décomposent ainsi qu’il suit :  charges financières de la dette publique (intérêts et commissions) : 350 milliards de FCFA contre 327 milliards de FCFA dans la LFI 2021, soit une hausse de 23 milliards de FCFA en valeur absolue et  7% en valeur relative ;  dépenses de personnel : 952  milliards de FCFA contre 904,9 milliards de FCFA dans la LFI 2021, soit une progression de 5% ;  dépenses d’acquisitions de biens et services et de transferts courants: 1 165,7 milliards de FCFA contre 1 007 milliards de FCFA, dans la LFI 2021, soit une hausse de 16% ;  dépenses en capital sur ressources internes : 847,3 milliards de FCFA contre 751 milliards de FCFA dans la LFI 2021, soit une hausse de 13 % ;  dépenses en capital sur ressources externes : 830 milliards FCFA contre 844 milliards de FCFA dans la LFI 2021, soit un recul de 14 milliards de FCFA en valeur absolue et 2% en valeur relative.

La pandémie Covid-19 aura permis de tirer des enseignements

La pandémie Covid-19 aura au moins permis de tirer deux enseignements majeurs, dont le Gouvernement veut faire des axes forts de sa politique budgétaire. Le Sénégal a décidé d’en tirer toutes les conséquences en accélérant son développement agricole et en se dotant d’une industrie pharmaceutique digne de ce nom. La crise de la Covid 19 a fini de jeter une lumière crue sur une réalité déjà bien perçue dans le PSE : l’urgence de doter le Sénégal de filières industrielles compétitives à l’international, contribuant très fortement à la croissance du PIB et à l’emploi. Le Sénégal reste encore très dépendant de l’extérieur pour son approvisionnement en produits essentiels, notamment pour son alimentation, et pour la satisfaction de ses besoins en biens d’équipements de consommation courante, malgré le potentiel de ressources disponibles et des opportunités de développer des filières compétitives capables de satisfaire le marché intérieur et de capter la demande extérieure. La conséquence est presque mécanique : la balance commerciale du Sénégal n’a cessé d’être déficitaire depuis 1963. En 2019 et en valeur, notre pays a importé pratiquement le double de ce qu’il a exporté : 5 466 milliards de FCFA contre 3 010 milliards. Le Sénégal n’exporte essentiellement que des produits non-transformés et importe la quasi-totalité des produits transformés.

Des agropoles intégrés et compétitifs

Parce que l’industrie doit être le premier débouché de l’agriculture, vont être développés des agropoles intégrés et compétitifs, destinés à jouer le rôle de forces motrices de développement et d’industrialisation régionale, à travers notamment l’amélioration de la valeur ajoutée agricole créée au niveau local dans les différentes zones du pays. Sont ainsi concernés :   le projet Agropole Sud avec un financement de 57 651 750 000 FCFA. Pour 2022, un montant de 3 899 828 000 FCFA est budgété, dont 2 899 828 000 FCFA attendus de la BAD et de la BID; le projet Agropole Centre qui bénéficie déjà d’un don de 14 782 500 000 FCFA de la part du Royaume de Belgique. Les filières prioritaires identifiées sont l’arachide, les céréales «mil-maïs-sorgho» et le sel. 300 millions de FCFA seront mobilisés en 2022 avec la Coopération Belge ; le projet Agropole Nord : d’un coût global de 65 700 000 000 dont les études de faisabilité vont être clôturées en fin 2022 avec comme filières prioritaires le riz, l’oignon, la filière bétail viande et le lait. Le Gouvernement se concentre également sur : le développement de la Plateforme industrielle internationale de Diamniadio, d’un coût global de 60 milliards de FCFA dont 1 500 000 000 FCFA attendus en 2022 ; la montée en puissance du Domaine industriel de Diamniadio, lancé en 2020, et qui accueille aujourd’hui 27 entreprises : 17 entreprises qui ont démarré leur production et 10 qui sont en phase d’investissement pour 60 milliards de FCFA.

Pour l’année 2022, la stratégie d’endettement privilégiera les financements concessionnels et les interventions sur le marché sous régional de sorte à continuer à maintenir notre pays à la catégorie de risque de surendettement modéré. Après les investissements importants consentis dans les secteurs à forte intensité de capital (infrastructures et services de transport et d’énergie), le Gouvernement entend à présent replacer le curseur sur les «infrastructures sociales», pour stimuler le développement des secteurs de l’éducation, de la santé, des services sociaux ainsi que de tous les autres investissements centrés sur l’homo senegalensis en tant que tel. Le recours aux financements non-concessionnels ne sera retenu que pour financer les projets présentant un taux de rendement interne élevé.  Cette politique prudente d’endettement sera accompagnée d’efforts pour améliorer la gestion de la dette.

(LESOLEIL)

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