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Programme «Xeyu ndaw ñi» : Les premiers contrats signés hier lundi

Le programme d’urgence pour l’emploi des jeunes est entré dans une nouvelle phase hier. Des jeunes au nombre de 1438 ont été enrôlés, 200 contrats déjà signés. Cette dynamique va s’étendre à toutes les localités du pays.

Soixante-cinq mille emplois pour les jeunes où qu’ils se trouvent au Sénégal, le tout en mode fast track. En lançant le programme d’urgence pour l’emploi des jeunes, le Président de la République, Macky Sall, avait beaucoup insisté sur la diligence. Sur le terrain, le Gouvernement s’emploie à matérialiser cette ambition. C’est tout le sens du lancement, hier, de la première phase de recrutement du programme « Xeyun daw ñi » dans les départements de Dakar et de Guédiawaye. De l’acte à la parole, les premiers contrats ont été signés. Et ils sont dédiés à un pan important du programme : l’hygiène publique. Selon Mass Thiam, Coordonnateur de l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (Ucg), le programme « Xeyu Ndaw ñi » touche tous les secteurs d’activité. Mais pour ce qui est du cadre de vie et de l’hygiène publique, dit-il, 12.000 emplois sont prévus. « L’objectif est de territorialiser les emplois en touchant toutes les localités du pays », a-t-il précisé.

Ainsi, pour la première phase, 1438 demandes ont été retenues. Ces nouvelles recrues seront réparties dans les différentes communes de la capitale, selon leur taille, a assuré Abdoulaye Sow, Ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. Hier, 200 contrats ont été signés, 100 pour le département de Dakar et autant pour celui de Guédiawaye. D’après le ministre, sur les 12.000 premiers emplois, les 10.000 iront à l’Ucg, le reste au cadre de vie. « Ce programme permet de régler en même temps le problème de l’emploi des jeunes et la propreté du Sénégal. Vous devez assumer le programme Sénégal propre dans vos différentes localités », a-t-il lancé aux jeunes.

Solidarité gouvernementale

Une des particularités du programme, c’est sa transversalité. Il touche en même temps plusieurs ministères. C’est pourquoi, lors de son lancement, le Chef de l’État avait beaucoup insisté sur la solidarité gouvernementale. Une instruction traduite en acte par les différents départements ministériels. De Colobane à Guédiawaye, ils ne sont pas moins de quatre ministres à avoir lancé la première phase. « Le Chef de l’État avait demandé qu’on travaille ensemble pour matérialiser les promesses. Les ministères sont comme les maillons d’une grande chaîne. L’objectif est la matérialisation de ce vœu cher au Président de la République », a soutenu Néné Fatoumata Tall, Ministre de la Jeunesse qui a assuré que la machine est enclenchée et « rien ne l’arrêtera ».

ABDOULAYE SOW, MINISTRE DE L’HYGIÈNE PUBLIQUE

« Le processus de recrutement est transparent »

Les jeunes ont beaucoup adhéré au programme « Xeyu ndaw ñi ». Jusqu’ici, 40.840 candidats ont déposé. Mais pour le Ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow, tout le processus de sélection a été fait de manière transparente. « Il faut se départir de cette idée de bras long et aller déposer directement. C’est une démarche basée sur la transparence et l’objectivité. Les opportunités sont là », a-t-il souligné. Originaire de la Casamance, Fatou Thiam en est la preuve. Elle a vu l’annonce sur Internet et a sauté sur l’occasion. « En Casamance, je faisais des études en arabe. Il me fallait travailler. J’ai déposé et on m’a appelée. J’ai la chance d’avoir été retenue », a partagé celle qui vient de signer son contrat avec l’Ucg. Une histoire presque semblable à celle d’Ibrahima Diallo. C’est à la télévision qu’il a vu l’annonce et a appelé sur le numéro. Pas à pas, il finit par déposer. Aujourd’hui, il découvre le monde du travail.

CONTRAT DE 2 ANS, SALAIRE AUGMENTÉ

Nette amélioration

Si donner un emploi est une chose, le pérenniser en est une autre. Cela, les responsables du programme en sont conscients. Selon Mass Thiam, ceux qui vont travailler à l’Ucg percevront un salaire de 100.000 FCfa, soit une hausse de 25.000 par rapport aux salaires qui y étaient appliqués dans cette catégorie. Le Ministre Abdoulaye Saydou Sow a précisé qu’il s’agit au départ de contrat de deux ans renouvelables une fois avant l’embauche. Mais, s’est-il empressé d’ajouter, « cela dépend du sérieux que le travailleur accorde à son travail. Ce n’est pas en travaillant n’importe comment que l’on obtient un contrat à durée indéterminée », a-t-il insisté.

FORMATION

Bientôt un fonds de financement au profit de 20.000 jeunes

À côté de la question de l’emploi, l’État du Sénégal accorde une grande importance à la formation. Selon Dame Diop, Ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, l’ouverture des pôles d’emploi constitue une niche d’opportunités. Par exemple, dit-il, bientôt sera lancé le financement de la formation des jeunes. Un programme qui va profiter à 20.000 jeunes. Par ailleurs, a-t-il indiqué, la hausse de la Convention État-employeurs d’un à 15 milliards de FCfa va permettre d’enrôler 15.000 jeunes. « Ce n’est qu’une infime partie de ce que nous voulons faire. Le fait de commencer par l’hygiène publique est un signal fort. Le cadre de vie est important dans la marche d’un pays », a-t-il déclaré. Avec le programme Smart Sénégal mis en place par l’Agence de l’informatique de l’État (Adie), le Ministère de l’Économie numérique va bientôt disposer de 45 espaces dans tous les départements. Une opportunité, selon le Ministre Yankhoba Diatara. « Ces espaces accueillent les pôles emplois. Il faut que les jeunes se l’approprient et toutes les commodités seront mises en place. Ils doivent prendre conscience de l’importance de cet outil ».

RASSURÉS PAR LES PREMIERS RECRUTEMENTS

Des jeunes prêts à saisir les opportunités 

Ayant arrêté les études en classe de Cm2, Ousmane entrevoit, depuis lors, l’avenir avec beaucoup d’incertitudes. Même si le programme d’urgence pour l’emploi des jeunes a été tant vanté, lui, il l’a toujours considéré comme un éléphant blanc. Mais depuis qu’un de ses voisins a été recruté par l’Ucg, Ousmane scrute l’horizon avec plus de certitude. « J’avoue que je l’avais mis dans le sac des promesses politiques jamais tenues. Mais, dès demain, je vais m’y mettre », a-t-il promis. Vendeur de café non loin de la mairie de Wakhinan Nimzat, ce jeune de taille élancée, corps svelte, nourrit à la limite des regrets. « Je n’y ai jamais cru jusqu’à aujourd’hui. Il a même fallu que j’interroge discrètement des jeunes qui ont été recrutés pour y croire. C’est une grosse erreur que de ne pas y avoir cru. Mais il n’est jamais trop tard », a-t-il tempéré, tout en promettant de s’y mettre le plus rapidement possible.

(LESOLEIL)

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