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Produire de l’énergie à partir de la coque d’arachide : La directrice du FMI loue le projet des chercheurs sénégalais

Après avoir été reçue par le président Macky Sall, la directrice du FMI, Kristalina Georgieva, a visité, ce samedi le Laboratoire de photonique quantique, énergie, nanofabrication de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar dirigé par le Pr. Balla Diop Ngom. Ce chercheur et son équipe ont mis en place un projet qui permet, à partir de la coque d’arachide, de produire des batteries qui peuvent être utilisées pour emmagasiner de l’énergie renouvelable.

 

Il est désormais possible d’avoir une énergie assez importante dans le domaine de l’énergie renouvelable. En effet, le Laboratoire de photonique quantique, énergie, nanofabrication de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar a fait des travaux de recherche sur les batteries destinées à stocker de l’énergie à partir de la biomasse. C’est ce qui a poussé la directrice générale du FMI (Fonds monétaire international) à visiter ce laboratoire dirigé par le Pr. Balla Diop Ngom et où officie le Dr Ndèye Maty Ndiaye qui a remporté, en novembre dernier, au Rwanda, le prix Oréal-Unesco pour les femmes en sciences destiné aux jeunes talents de l’Afrique de l’Ouest.

Au cours de la visite de Kristalina Georgieva, le projet lui a été présenté. Le Pr. Balla Diop Ngom et son équipe ont pu synthétiser, à partir de la coque d’arachide, l’oxyde de zinc et ses dérivés. Un mélange qui permet d’obtenir un composite capable de stocker le rayonnement solaire et de le redistribuer sous forme d’énergie. ‘’Ce projet nous permet, à partir de la coque d’arachide, de produire des batteries qui peuvent être utilisées pour emmagasiner de l’énergie renouvelable’’, dit-il. L’idée, c’est de développer une technologie moins coûteuse, capable de produire une énergie propre et non-polluante, qui respecte l’environnement.

‘’Ce projet peut avoir un impact positif dans un pays où certains citoyens n’ont pas accès à l’énergie. C’est pour répondre à cette question, mais aussi à la question du coût, puisque le matériau de départ qui est utilisé, la coque d’arachide, est accessible’’, a expliqué M. Ngom.

Transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables

Les perspectives ? ‘’C’est l’optimisation du processus et aller vers un transfert technologique, afin d’avoir le produit final sur le marché’’. Interpellé sur l’utilité des énergies fossiles, le chercheur déclare : ”C’est vrai qu’on ne peut pas laisser les énergies fossiles automatiquement comme ça, parce que ce sont des énergies que nous maîtrisons en termes de production.’’ Et d’ajouter : ‘’Malheureusement, c’est des énergies qui créent des problèmes de changement climatique dont l’augmentation de la température du globe, avec tout ce qui est néfaste avec l’émission du CO2.’’  Cela dit, il estime que le travail abattu par lui et son équipe permettra de transiter des énergies fossiles vers les énergies renouvelables.

A cet effet, le Laboratoire de photonique quantique, énergie, nanofabrication de l’Ucad attend un accompagnement du FMI. Cet organisme de Bretton Woods a d’ailleurs changé l’orientation de ses financements dans le développement durable. ‘’Ce n’est pas le Fonds monétaire que nos grand-mères ont connu’’, a rassuré Kristalina Georgieva qui a loué le projet du laboratoire.  Auparavant, le FMI ne s’occupait que du budget. Maintenant, il s’occupe du secteur informel, des réformes structurelles, du changement climatique.

L’Ucad, un hub régional pour la connaissance en Afrique

Le recteur Ahmadou Aly Mbaye, qui a accueilli la DG du FMI pour le rôle que son institution joue dans la stabilisation du système financier international, a fait part de toute sa satisfaction. Il a indiqué que depuis 1944, le FMI a joué le rôle de premier plan pour que ‘’le système financier mondial reste stable et que le commerce mondial puisse se faire sans entraves, que le développement des pays en développement puisse être enclenché’’. Monsieur Mbaye a aussi salué le leadership de Kristalina Georgieva.

Il a, en effet, rappelé qu’au mois d’août dernier, sous sa présidence, le FMI a mis des Droits de tirage spéciaux d’une valeur de 650 milliards de dollars. Un record dans l’histoire du FMI. Les émissions les plus importantes, à part celle-là, se chiffrent environ à 200 milliards de dollars. ‘’Si les pays riches avaient suivi son élan de solidarité et avaient rétrocédé leur quote-part au pays en développement, l’Afrique serait épargnée des difficultés qu’elle est en train de connaitre’’, croit savoir Ahmadou Aly Mbaye. Il a souligné que c’est une vieille université qui a accueilli la directrice du FMI.

L’Ucad est, en effet, la plus vieille université d’Afrique francophone et l’une des plus anciennes dans le continent. Elle fut créée en 1917 comme faculté de Médecine et fut inaugurée comme université en 1957. Lorsqu’elle fut créée, elle avait une vocation régionale et devait servir pour couvrir toute l’Afrique occidentale française et toute l’Afrique équatoriale française. Ahmadou Aly Mbaye estime que l’Ucad est un hub régional pour la connaissance en Afrique. Il déclare : ‘’Avec les indépendances qui ont commencé en 1960, la plupart des pays ont érigé leur propre éducation. Mais l’université de Dakar, qui est devenue université Cheikh Anta Diop, ne s’est jamais départie de sa vocation régionale. Jusqu’à présent, elle a 45 nationalités parmi sa population estudiantine. De plus, l’élite politique et l’intelligentsia africaine, pour l’essentiel, a été formée dans cette université’’. Il a cité le président Macky Sall, les présidents du Niger, du Mali et du Bénin, des ministres et des décideurs.

(ENQUETE)

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