A Abidjan, épicentre du Covid-19 en Côte d’Ivoire, le business du masque, rendu obligatoire dans la capitale économique et ses banlieues, connaît un boom.
Pendant les courses au magasin, en promenade ou au travail, des populations arborent un cache-nez. Selon Rebecca Osée, il existe plusieurs sortes de masques. Elle et des amis proches, pour la circonstance, se sont investis dans la fabrication de ce sésame, rendu obligatoire jeudi par le Conseil national de sécurité.
« On produit deux types de masques, l’un en pagne » et un autre avec un tissu médical qui ne dure que 24 heures, renseigne Rebecca, tout en rapportant que pour le masque en pagne « on double le pagne et ajoute un filtre en papier ou du sopalin », une sorte de papier absorbant.
Pour le pagne, Rebecca propose l’unité à 500 Fcfa, tandis que le masque à tissu médical, elle le fait à 200 Fcfa. La jeune Ivoirienne déconseille les masques en laine de fait de la qualité de ce type de tissu qui présente des trous infirmes.
Astou, commerciale dans une imprimerie, est l’interface des clients avec les posts publicitaires très attractifs sur la page Facebook de l’entreprise. Cette structure qui fait des impressions sur des t-shirts, offre des masques en coton étanche et avec des tissus importés.
Ses masques, elle les commercialise au prix de 1 500 Fcfa, mais à partir de cinq commandes (achat en gros), la jeune commerciale, basée à Adjamé, une commune abritant le plus grand centre commercial du pays, baisse le coût de l’unité à 1 000 Fcfa.
Certains couturiers ne manquent pas d’ingéniosité. Impliqués dans la lutte contre ce spectre, ils produisent en série des cache-nez, faits avec une couche de tissu. Ce qui importe, c’est d’avoir un masque, la production, ou la vente bien que soumise à un agrément, n’est pas contrôlée.
Le masque dit chirurgical, selon les professionnels du secteur de la santé, n’est efficace que sur une durée de trois à quatre heures. Ce genre de masque est notamment porté dans les blocs opératoires et a également pour vocation d’éviter de contaminer autrui.
Auparavant, le personnel médical, en contact rapproché avec les patients portait le masque, mais aujourd’hui, dans les rues d’Abidjan, la plupart des citoyens portent un cache-nez sous forme artisanal ou médical, les prix à la criée allant de 250 à 2 500 Fcfa.
Pour casser la chaîne de propagation du Covid-19, le Conseil national de sécurité, présidé par le chef de l’Etat, a décidé jeudi de « l’obligation du port de masques » dans le Grand Abidjan, en veillant à leur disponibilité et leur gratuité auprès du personnel de santé et des forces de défense et de sécurité.
(APA)