A la UneAfriqueRoutesSénégalTransports

Perte de temps, pots-de-vin : Dakar-Bamako, l’axe du mal

Deuxième en matière de densité du trafic routier dans l’espace communautaire, le corridor Dakar-Bamako fait perdre en moyenne 175 mille aux transporteurs en pots-de-vin. Les contrôles qui y sont fréquents ralentissent les échanges entre les deux pays. C’est ce qu’a révélé le rapport sur «l’élaboration du recueil des textes et documents de voyage applicables sur le corridor Dakar-Bamako».

 175 mille 253 francs Cfa, c’est en moyenne le montant déboursé par les transporteurs de marchandises en pots-de-vin sur le corridor Dakar-Bama­ko. Le diagnostic est fait par Ibrahima Ndiaye. Le consultant présentait hier, son rapport sur «l’élaboration du recueil des textes et documents de voyage applicables sur le corridor Dakar-Bamako» au Comité de gestion stratégique des principaux corridors du Sénégal. Ce fait n’encourage pas l’échange communautaire où «10 % seulement des exportations provenant de la région ont été réalisés à l’échelle intra régionale».  Dakar-Bamako occupant la deuxième place en matière de densité du trafic en Afrique de l’Ouest est, aussi, l’axe où l’on passe plus de temps au contrôle. «Dans l’ensemble de l’espace communautaire, le temps moyen de contrôles par voyage et par corridor est estimé à 120,9 mn. Pour le corridor Bamako-Dakar via Diboli, les temps de contrôles ci-après sont observés : 684,2 mn en 2018 et 146,5 mn en 2019», souligne le rapport. Qui a listé 3 contraintes majeures. Ainsi, les autorités devront trouver des solutions au «nombre de contrôles ; aux perceptions illicites  et aux retards ou temps de contrôles».

Non-application des textes
Le versement de pots-de-vin ainsi que la perte de temps ne sont pas les seules contraintes rencontrées sur l’axe Dakar-Bamako. L’harmonisation des textes entre les deux Etats n’étant pas effective, les conventions communautaires peinent à être appliquées. La convention sur le Transit routier inter-Etats (Trie) dont l’objec­tif est  l’application d’un accord douanier au profit des pays sans littoral maritime, pour faciliter les transports internationaux de marchandises par la route, n’est pas effective au Sénégal. Il est «évoqué les contraintes suivantes : la suppression de la déclaration S110 cautionnée au profit du Trie unique présente des risques inhérents à l’adoption d’une procédure manuelle de dédouanement et cela pour deux raisons.  Pour des raisons statistiques : on évoque ici le volume élevé des transactions sur l’axe Dakar-Bamako ;  incompatibilité avec le système GaindE (non-apurement du manifeste dans le système). Par rapport à l’escorte, la crainte de la partie sénégalaise relève du risque de déversement de certains produits jugés sensibles. En définitive, le constat est la non-application effective de cet instrument de facilitation de manière satisfaisante».
Interpellé sur le sujet, Mor Talla Kane du Conseil présidentiel en charge des réformes dit : «Nous avons des difficultés à nous retrouver dans les textes qui régissent les échanges entre ces deux pays. Nous voulons faire la moisson des textes pour permettre aux usagers d’avoir la référence complète de la réglementation et aux Administrations de s’y pencher.»

Recommandations
Fort de ces constats, le rapport suggère que «les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du Trie pourraient être surmontées avec l’application prochaine du projet de Système interconnecté de gestion des marchandises en transit (Sigmat)». En même temps, il est recommandé «d’harmoniser l’application des textes dans tous les pays ;  vulgariser le règlement 14 au niveau des plateformes avec des affichages sur la répartition des charges».

(LEQUOTIDIEN)

Dans la même rubrique

Laissez un commentaire

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus