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Pêche illégale, surpêche : Le Sénégal opte pour l’élimination des subventions des activités illégales

Le Sénégal réitère son engagement pour la conclusion d’un accord ambitieux pour l’élimination des subventions qui contribuent à la pêche illégale, non-déclarée et non-réglementée, ainsi que celle qui contribue à la surcapacité et à la surpêche. C’est ce qu’a fait savoir hier la ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises (PME), Aminata Assome Diatta, lors de son allocution à l’occasion de la réunion ministérielle sur les subventions à la pêche organisée par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Les pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) négocient actuellement des règles visant à prohiber les subventions qui nuisent à la durabilité des ressources halieutiques, afin de rendre la pêche marine plus durable dans l’intérêt de tous. En tant que seule organisation capable d’élaborer et de faire respecter des accords mondiaux pour limiter les subventions ayant des effets de distorsion, l’OMC s’est vu confier par les dirigeants mondiaux la tâche importante de fixer des règles relatives aux subventions à la pêche.

Intervenant en ligne hier, à l’occasion de la réunion ministérielle sur les subventions à la pêche, la ministre sénégalaise du Commerce et des Petites et moyennes entreprises (PME) a indiqué que le Sénégal réitère son engagement pour la conclusion d’un accord ‘’ambitieux’’. Ceci, pour l’élimination des subventions qui contribuent à la pêche illégale, non-déclarée et non-réglementée, ainsi que celle qui contribue à la surcapacité et à la surpêche. ‘’Nous convenons avec vous que malgré les obligations internationales des membres et leurs efforts constants pour promouvoir la pêche responsable et durable y compris en traitant les problèmes liés à la pêche illicite et non-durable, l’état des stocks a continué de se dégrader, alors que la pêche non-durable se poursuit. Il en ressort clairement que le management de la pêche a ses limites et ne saurait constituer la base de discipline ambitieuse sur les subventions à la pêche à l’OMC’’, affirme Aminata Assome Diatta.

D’après la ministre du Commerce, le Sénégal demeure convaincu que la contribution de l’OMC à la durabilité des ressources halieutiques réside dans ‘’l’interdiction claire et simple’’ des subventions qui augmentent la capacité et l’effort de pêche. Ceci, avec un traitement ‘’spécial et différencié approprié’’ pour les pays en voie de développement et les pays les moins avancés qui en ont besoin, afin de parvenir à une conclusion de ces négociations de cette année.

‘’Après deux décennies de discussions, notre pays reste ouvert au dialogue y compris des compromis, si nécessaire, tenant compte de nos préoccupations fondamentales ci-après : l’exclusion de la pêche artisanale des disciplines sur les subventions à la pêche est impérative. Nous saluons, à cet égard, les modifications apportées à l’article 5.5 D, même si du travail reste encore à faire afin d’assurer que cette catégorie d’acteurs vulnérables de la pêche ne soit pas négativement impactée par les disciplines’’, ajoute-t-elle.

Deuxièmement, Assome Aminata Diatta relève que le Sénégal considère la gestion des pêcheries comme une prérogative de l’Etat, conformément à ses engagements internationaux et son droit national. ‘’A cet égard, le contenu et la portée de la démonstration visée à l’article 5.1 du texte actuel devraient être clarifiés. Le Sénégal a déjà fait des propositions textuelles dans ce sens et reste disponible à s’engager sur ces bases avec les membres. L’accord final sur les subventions à la pêche devrait nécessairement inclure ces deux éléments. Pour conclure, je voudrais réaffirmer l’engagement et la flexibilité du Sénégal à œuvrer en vue d’un accord sur les subventions à la pêche qui soit équilibré et respectueux des droits internationaux et nationaux de la mer, et de la souveraineté des membres’’, dit-elle.

Stocks de poissons et subventions

Il convient de noter que, selon les dernières données de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les stocks de poissons risquent de s’effondrer dans de nombreuses régions du monde, en raison de la surexploitation. ‘’Selon les estimations, 34 % des stocks mondiaux sont surexploités, contre 10 % en 1974. Ce qui signifie qu’ils sont exploités à un rythme tel que la population de poissons ne peut pas se reconstituer. La diminution des stocks de poissons menace d’aggraver la pauvreté et de mettre en danger les communautés côtières tributaires de la pêche. Environ 39 millions de personnes dans le monde dépendent de la pêche de capture pour leur subsistance. Des mers en bonne santé sont également importantes pour la sécurité alimentaire, le poisson fournissant en moyenne 20 % des besoins en protéines animales pour 3,3 milliards de personnes’’, explique l’OMC.

En théorie, la même source renseigne que la pêche devrait être limitée par son environnement même : la faiblesse des stocks de poissons devrait signifier que la pêche prend plus de temps et coûte plus cher. ‘’Le problème, toutefois, est que, très souvent, le financement public maintient en mer des flottes de pêche non-rentables. On estime que les subventions mondiales à la pêche sont comprises entre 14 milliards et 54 milliards de dollars par an’’, prévient l’OMC.

(ENQUETE)

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