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Pêche artisanale – Modernisation du secteur : Les investissements estimés à 430 milliards

430 milliards de francs Cfa : c’est le coût global du Programme de modernisation de la pêche artisanale au Sénégal. Pour son financement, la Société des infrastructures de réparation navale (Sirn), la Compagnie ouest africaine de crédit-bail (Locafrique) et West africa capital advisors (Wac Advisors) ont signé hier un protocole d’accord.

La Société des infrastructures de réparation navale (Sirn), la Compagnie ouest africaine de crédit-bail (Locafrique) et West africa capital advisors (Wac Advisors) ont procédé hier à la signature d’un protocole d’accord pour le financement du Programme de modernisation de la pêche artisanale au Sénégal. Son coût global est estimé à 430 milliards de francs Cfa.
La mise en œuvre du protocole permettra inéluctablement de changer de manière drastique l’écosystème du secteur de la pêche au Sénégal. Les impacts économiques du programme sont, entre autres, l’augmentation des quantités débarquées et de la régularité des débarquements, l’amélioration des revenus des acteurs de la chaîne de valeurs de la pêche, la hausse de la contribution au Produit intérieur brut (Pib) du secteur de la pêche, l’essor d’une nouvelle industrie de fabrication de pirogues et d’un réseau Service après-vente (Sav) et le développement de l’accès au financement des acteurs de la pêche.
Les impacts sociaux concernent la création de plus de 1 200 emplois directs et près de 10 mille indirects, le développement de la formation de pêcheurs, charpentiers et mareyeurs, la modernisation des conditions de travail des acteurs de la pêche et la protection des consommateurs, la préservation de la qualité des produits post capture.
Les autres impacts divers ont trait à l’amélioration de la sécurité des pêcheurs via les limitations d’accidents en mer, la protection des forêts et la lutte contre le trafic international de bois, mais également l’augmentation du cycle de bois à travers le recyclage du bois des pirogues et la réduction de la consommation de carburant des nouvelles pirogues.
L’un des volets du programme consiste au remplacement des pirogues en bois par des pirogues en fibre de verre. «Ce volet s’inscrit dans le cadre du Projet de construction navale (Pcn) de la Sirn dont l’ambition est de positionner le Sénégal dans le sous-secteur de la construction navale, mais aussi de renforcer le positionnement de notre pays dans le sous-secteur de la réparation navale», a expliqué hier Saliou Samb. Le directeur général de la Sirn s’exprimait à la cérémonie de signature de la convention de partenariat. Au-delà de l’amélioration des conditions de travail des pêcheurs pour une meilleure sécurité en mer, le programme vise l’extension de la durée de vie des pirogues qui passe de 5 à 20 ans, grâce à l’introduction d’une nouvelle technologie de construction navale par un transfert de technologies.

Remplacement de 20 mille pirogues en bois par des pirogues en fibre de verre
Le remplacement de 20 mille pirogues en bois inférieurs à 12 m par des pirogues en fibre de verre démarrera cette année et s’étale sur moins de 10 ans. Le coût de la mise en œuvre de ce volet est estimé à environ 80 milliards de francs Cfa, alors que le prix de la pirogue se situe entre 3 et 4 millions.
La construction de bateau de pêche semi-industrielle et de soutien logistique, qui constitue une composante du programme, va permettre de remplacer le parc estimé à environ 2 600 pirogues sur la prochaine décennie, pour un coût évalué à environ 150 milliards.
La réalisation d’infrastructures de pêche constitue l’autre composante de la modernisation de la pêche artisanale et de l’ensemble de la chaîne de valeurs des produits halieutiques. «L’objectif est de réaliser de petits ports de pêche disposant d’infrastructures et services d’appui, notamment des unités de transformation, chambres froides, fabriques de glace, postes de santé, fournisseurs d’équipements et matériels de pêche, la restauration, l’hébergement, les services techniques de l’Etat pour un budget estimé à environ 100 milliards», a détaillé M. Samb.
S’y ajoute la construction d’un dock flottant pour le renforcement du positionnement du Sénégal dans le sous-secteur de la réparation navale. «Il concerne les navires de plus 235 m avec des tirants d’eau supérieurs à 11 m. Ce dock flottant sera construit dans le nouveau port de Ndayane. Le coût de ce projet est estimé à environ 100 milliards», déroule le Dg de la Sirn.
Ayant à l’esprit les pertes en vies humaines et les disparitions des pêcheurs en haute mer, le ministre des Pêches et de l’économie maritime estime que la modernisation du parc piroguier vient à son heure avec des embarcations conçues dans le respect des normes sécuritaires minimales par le biais de l’intégration des Gps, afin d’assurer leur survie et leur localisation pour faciliter l’intervention des équipes de secours en cas de détresse ou de danger imminent. «La construction de pirogues en fibre de verre permettra certainement une mise aux normes des infrastructures de pêche artisanale devenues obsolètes. A cela s’ajoute la nécessité de renforcer nos moyens de transport, de contrôle et de surveillance de nos côtes», a dit Alioune Ndoye.

(LEQUOTIDIEN)

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