Dans de nombreux pays d’Afrique, les groupes pastoraux sont souvent en conflit qui avec les agriculteurs. Le Nigeria est le pays présentant le plus d’événements violents de ce genre dans la région occidentale du continent.
Au Nigéria, le président Bola Tinubu a approuvé la création d’un comité national chargé de réformer le secteur de l’élevage. Une fois établi, ce nouvel organe de l’exécutif aura pour principale mission d’apporter des solutions durables aux affrontements récurrents entre éleveurs et agriculteurs dans le pays.
« Le nouveau comité devrait collaborer avec le ministère fédéral de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire en vue de proposer des recommandations visant à favoriser une coexistence pacifique entre les éleveurs et les agriculteurs, tout en garantissant la sécurité et le bien-être économique de tous les Nigérians ».
Il s’agit d’une question particulièrement importante en raison des nombreux enjeux socio-économiques et de sécurité qu’elle soulève. Dans un rapport publié en 2015, l’organisation humanitaire américaine Mercy Corps indiquait que ces altercations entraînent un manque à gagner annuel de 13,7 milliards $ pour le pays.
Des données récentes compilées par l’entreprise locale Nextier SPD sur les conflits violents au Nigeria montrent qu’en 2022, des altercations entre agriculteurs et éleveurs se sont produites à 78 reprises, faisant un total de 436 victimes (morts et blessés).
Rappelons que la principale cause de ces conflits est l’utilisation par les éleveurs des terres cultivées comme pâturages au cours de la transhumance. Si l’exécutif a proposé en 2016 de créer des réserves de pâturage dans tous les États du pays pour résoudre ces conflits, le projet peine encore à se développer.
Au Nigeria, l’élevage contribue à hauteur de 1,7% au PIB national et fournit 9% du PIB agricole selon les données de la FAO.
Ecofin