Dans l’est de la République démocratique du Congo, les autorités provinciales ont entrepris une répression des activités minières illégales dans le secteur aurifère. Six sociétés à capitaux chinois ont été suspendues dans le Sud-Kivu.
Dans cette province, le gouverneur a suspendu six sociétés chinoises pour exploitation illégale de l’or, face à la pression populaire. Depuis plusieurs mois, spécialement dans les mines d’or du territoire de Mwenga, les communautés locales accusent ces sociétés de pillage. Ces entreprises n’ont pas de permis d’exploitation, mais exploitent quand même. Elles sont aussi accusées de pollution des cours d’eau et de non-respect des droits de la population locale.
Pékin promet des sanctions
Cette suspension est prise très au sérieux jusqu’à Pékin. La Chine étant le premier consommateur d’or, mais aussi le premier producteur d’or au monde. Les entreprises chinoises illégales sont sommées de quitter cette région congolaise. Wu Peng, le directeur des Affaires africaines du ministère des Affaires étrangères chinois, assure que les sociétés suspendues seront punies par son gouvernement.
Si toutes les sociétés minières à capitaux chinois ne sont pas illégales, cette ruée vers l’or congolais détériore l’image des investisseurs de l’Empire du Milieu. Mi-septembre, le président congolais Félix Tshisekedi a tapé du poing sur la table. Il a demandé une renégociation du contrat sino-congolais, signé en 2007 par son prédécesseur Joseph Kabila. Il avait été convenu que les entreprises chinoises recevraient des contrats miniers en échange d’investissement. Mais moins de la moitié des investissements ont été réalisés selon Kinshasa.
Autre facteur aggravant pour les entreprises chinoises, leur arrivée dans les mines d’or de l’est de la RDC coïncide avec une baisse des exportations selon le ministère des Mines. En 2016, les exportateurs déclaraient 442 kilos d’or artisanal pour le pays, en 2020, le chiffre dégringole à 76 kilos. Pourtant, les entreprises sont plus nombreuses et les ressources ne tarissent pas. Cette baisse fait craindre aux spécialistes une augmentation de la contrebande et du commerce illicite.
(RFI)