Agence Ecofin – Principale céréale cultivée et consommée, le maïs est une denrée stratégique pour la sécurité alimentaire au Nigeria. Le pays est, dans le même temps, confronté à de nombreux défis, dont l’insécurité croissante dans les bassins de production.
Au Nigeria, la récolte de maïs est attendue à 11 millions de tonnes au cours de la campagne de 2024/2025, soit 8 % de moins qu’un an plus tôt. C’est ce que révèle le Département américain de l’agriculture (USDA) dans un rapport publié le 13 mars dernier.
Selon l’organisme américain, ce recul sera principalement lié à la baisse d’environ 600 000 hectares des superficies cultivées durant la saison prochaine à 5,1 millions d’hectares. En effet, l’insécurité liée à la recrudescence des attaques de groupes criminels et de « bandits », conduit des milliers d’agriculteurs à abandonner leurs champs.
D’après les données officielles, les États de Sokoto, Zamfara, Katsina, Kebbi, Niger et Kaduna qui ont fourni plus de 20 % de la récolte en 2021 sont parmi les plus touchés par les attaques. Si la contraction des superficies reste problématique, l’USDA indique que les producteurs actifs doivent également faire face à une hausse des prix des intrants agricoles.
« Dans l’ensemble, on s’attend à ce que les producteurs limitent leurs emblavures en raison de la hausse des prix des intrants importés [engrais, pesticides, semences], dont certains sont devenus près de 300 % plus chers en raison de la dévaluation du naira par rapport au dollar américain et à l’euro », peut-on lire dans le rapport.
Il faut noter que la perspective de réduction de la production de maïs pourrait encore ajouter des tensions sur le marché nigérian où l’inflation alimentaire, principal moteur de cette croissance, a atteint 35,41 % en janvier contre 24,32 % un an plus tôt. Le prix du kilogramme de maïs jaune vendu en vrac a déjà vu son prix passé à 641 nairas (0,4 $) durant le même mois soit 87 % de plus qu’en 2023 et plus que le double du tarif de 2022 (280 nairas).