Agence Ecofin – La Banque centrale du Nigeria a dissous, le mercredi 10 janvier 2024, le conseil d’administration et la direction des banques nigérianes Union Bank, Keystone Bank et Polaris Bank pour non-respect de la réglementation, défaillance de la gouvernance et implication dans des activités constituant une menace pour leur stabilité financière. De nouveaux dirigeants chargés de superviser les affaires de ces 3 établissements ont été nommés avec effet immédiat.
Yetunde Oni, directrice générale de la filiale en Sierra Leone de Standard Chartered Bank, a été nommée directrice générale de Union Bank. Ancienne cadre d’Ecobank Nigeria, elle cumule près de 25 ans d’activités dans le secteur bancaire. Elle prend les rênes de l’une des plus anciennes banques du Nigeria, vieille de 106 ans et rachetée en juin 2022 par Titan Trust Bank. Mme Oni remplace Mudassir Amray, en poste depuis juin 2022. Mannir Ubali Ringim est quant à lui nommé directeur exécutif de Union Bank Nigeria.
Keystone Bank sera désormais dirigé par Hassan Imam. Il succède à Olaniran Olayinka en poste depuis mars 2020, et travaillera avec Chioma A. Mang, nommée directrice exécutive.
La Banque centrale du Nigeria a également nommé de nouveaux dirigeants à la tête de Polaris Bank. Lawal Mudathir Omokayode Akintola et Chris Ofikulu occupent respectivement les fonctions de directeur général et directeur exécutif.
Pour rappel, la Banque centrale du Nigeria avait dissous en 2016 le conseil d’administration de Skye Bank pour non-respect du ratio d’adéquation des fonds propres. En 2021, elle avait dissous le conseil d’administration de la First Bank of Nigeria pour révocation illégale de son directeur général et de son président-directeur général.
Notons que la dissolution du conseil d’administration de Union Bank, Polaris Bank et Keystone Bank intervient alors que l’ancien gouverneur de la Banque centrale nigériane, Godwin Emefiele (2014-2023), fait l’objet d’une enquête pour corruption, et que le groupe Dangote ainsi qu’une cinquantaine d’entreprises nigérianes sont soupçonnés d’avoir bénéficié de taux de change préférentiels sous Godwin Emefiele.