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Mines – Octroi de permis d’exploration du zircon : Cayar fortement agitée

Au troisième centre de pêche artisanale du Sénégal, les populations, regroupées autour de leur maire, Alioune Ndoye, se mobilisent contre l’octroi de permis d’exploration du zircon à la société African investment group (Aig) ou Afrig Sa qui va impacter négativement, selon elles, la production horticole. Elles ont exprimé, au cours d’un point de presse, leurs inquiétudes quant au projet d’exploration qui risque de faire disparaître Cayar de la carte. Parce qu’en effet, ledit projet, qui porte sur une superficie de 36,9 km2, va complètement ensevelir Cayar dans le zircon.

Cayar refuse d’être ensevelie dans le zircon. L’octroi, en effet, d’une licence d’exploration de zircon à la société privée African investment group (Aig) ou Afrig Sa, est la source de colère des populations regroupées autour du maire Alioune Ndoye. Qui, à la faveur d’un point de presse hier, ont dénoncé ce permis d’exploration qui va impacter négativement la production horticole. Aussi, l’édile de Cayar s’est offusqué de la désinvolture des autorités du ministère des Mines et de la géologie, qui n’ont ni impliqué ni informé les communes de Cayar et Diender qui abritent la zone d’exploration. Et l’on ignore dans quelles conditions l’Etat du Sénégal a octroyé à Aig, un permis d’exploitation de 36,9 km2. Ce, en vue de l’exploration de minerais durs à savoir le zircon dans cette zone. «Au départ, le projet couvrait pratiquement toute la commune de Cayar, sauf le quai de pêche et une partie de la commune de Diender, parce que le permis d’exploration portait sur une superficie de 36,9 km2», indique le maire de Cayar. Alioune Ndoye de poursuivre : «Mais suite à l’alerte que j’avais faite au cours d’une visite à Cayar du ministre de l’Agriculture, en compagnie du directeur de l’Horticulture, sur cette situation, qui risque de créer des problèmes, la société Aig est revenue ici pour dire que maintenant, elle a une zone d’intérêt qui est délimitée sur 11 km2 où elle doit faire l’exploration. Mais avoir une zone d’intérêt de 11 km2 ne veut pas dire que le permis est annulé. L’Aig a le même permis. Et ledit permis c’est 36,9 km2, soit la superficie totale de la commune de Cayar». Il renseigne : «La semaine passée, sans notre autorisation, elle est venue sur le site pour commencer l’exploration. Une exploration qui n’a pas pu se faire à cause des agriculteurs qui s’y sont farouchement opposés.» Et d’avertir : «Ces problèmes ne font que commencer. Cela risque de dégénérer.» Ainsi l’édile de Cayar d’interpeller le président de la République pour «qu’il arrête le processus du projet, parce que cela ne peut pas continuer, compte tenu de la défiance totale des populations de Cayar et de Diender». Il fera surtout remarquer que «le président de la République avait dit que les Niayes, avec ses énormes potentialités, est une zone réservée exclusivement, à l’agriculture et au maraîchage». En plus, «la zone ciblée constitue la mamelle nourricière du Sénégal, car étant une zone par excellence d’agriculture». La preuve, «elle assure plus de 60% de la production horticole du pays, et les 30% viennent de Cayar». Mieux, «les agriculteurs emploient de milliers de personnes qui viennent de partout au Sénégal. Ce qu’Aig ne peut pas employer. Ainsi et compte tenu du contexte actuel de l’employabilité des jeunes, nous pensons qu’il faut que les autorités arrêtent ce processus pour éviter des heurts et des affrontements». Surtout que, déjà, souligne Alioune Ndoye, «la culture de la terre est presque la seule activité économique qui nourrit les populations, la pêche étant frappée de plein fouet par la raréfaction des produits halieutiques. Et au-delà de cette raréfaction, le projet d’exploitation pétrolière et gazière a porté un sacré coup à la pêche. C’est ainsi que beaucoup de pêcheurs se sont reconvertis dans l’agriculture». Mais souligne-t-il, «ce projet d’exploration du zircon sur les terres exploitées par les agriculteurs commence à anéantir l’espoir des populations de Cayar qui se sentent sacrifiées par l’Etat». Pis conclut-il, «à Cayar, nous sommes dans un confinement territorial total. C’est une population presque de 28 mille habitants pour une densité de 1350 habitants au km2. Donc dans cette zone, les populations n’ont que leurs habitations et le reste est destiné à l’agriculture. On ne peut donc pas donner un km2 à qui que ce soit pour faire quoi ce soit». Et d’être catégorique : «Nous appelons l’Etat à reculer, car nous n’accepterons jamais que ce projet dévastateur s’implante dans notre commune.»

(LEQUOTIDIEN)

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