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Luanda Leaks : Isabel dos Santos rejette les graves accusations dans l’enquête de l’ICIJ

Visée par une enquête pour corruption dans son pays, la milliardaire angolaise, Isabel dos Santos (photo, à droite), a réagi cette semaine aux révélations du rapport du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) l’accusant de corruption massive.

Pour la femme de 46 ans, la nouvelle enquête produite par plus de 120 journalistes n’est qu’une énième attaque politique orchestrée par le pouvoir angolais. Les nouvelles révélations qui se basent sur plus de 715 000 documents confidentiels exposent un montage financier complexe mis en place par la femme d’affaires avec l’aide de son époux, le milliardaire Sindika Dokolo.

D’après les auteurs de l’enquête, le couple aurait bénéficié de plusieurs millions de dollars grâce à leur proximité avec la société nationale pétrolière (Sonangol), à travers des entreprises leur appartenant ou appartenant à leur entourage. Plus de 400 sociétés disséminées dans 41 pays dans le monde auraient ainsi permis à Isabel dos Santos de mettre en place un véritable « système d’accaparement des richesses angolaises ».

 

De nombreux véhicules financiers logés dans des paradis fiscaux auraient été utilisés par le couple pour éviter de payer des impôts à l’Etat angolais.
Si les actions du couple dos Santos-Dokolo sont loin d’être irréprochables, la fille de l’ancien président José Eduardo dos Santos se défend néanmoins d’avoir eu le moindre comportement illégal.

« L’ICIJ et ses partenaires médiatiques ont eu des mois et des mois pour examiner ces prétendues “preuves” et pourtant les allégations extrêmement graves qu’ils formulent contre moi dans ce déluge de reportages sont toujours basées sur des suppositions. Nulle part dans les documents ni dans leurs reportages, ils n’ont démontré un comportement illégal de ma part ou de la part de mes entreprises », a indiqué Isabel Dos Santos dans une déclaration écrite obtenue par l’Agence Ecofin.

Pour l’ancienne présidente de la Sonangol, ces « allégations infondées » ne sont qu’une manœuvre politique du pouvoir en place pour se débarrasser de la menace qu’elle représente. Quelques jours plus tôt, la femme d’affaires avait annoncé qu’elle envisageait de briguer la présidence de son pays en 2022, affirmant qu’elle était prête à tout pour « défendre et servir » l’Angola. Ce, alors même que la dégradation de l’économie nationale sous le régime de son père, couplée à un fort taux de pauvreté et à de nombreux scandales de corruption, a entaché la réputation de la famille dos Santos et de la « princesse Isabel », accusée d’avoir bâti sa fortune sur le dos du peuple.

Pour Isabel dos Santos, la « chasse aux sorcières » lancée contre elle par le président Joao Lourenço qui a démarré une vaste campagne anticorruption depuis 2017, pourrait être préjudiciable à de nombreux Angolais.

« Il faut se demander à qui profite le crime d’obtention illégale de ces documents. Ce n’est certainement pas le peuple angolais. Bien au contraire. En raison de cette campagne de persécution politique, des milliers d’emplois dans les entreprises angolaises que je dirige sont en danger », déclare-t-elle. Et d’ajouter : « je suis prête à me battre devant les tribunaux internationaux pour défendre ma réputation ».

(Agence EcoFin)

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