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Locafrique : La Cour d’appel annule le protocole de cession d’actions ; Amadou Ba reprend la direction

Le rideau est enfin tiré sur le feuilleton Amadou Bâ et Khadim Bâ. Après une longue et âpre bataille, le père et le fils ont joué le dernier acte devant la Cour d’appel de Dakar qui a tranché définitivement en faveur du pater. En effet, l’acte sous seing privé de cession d’actions brandi par Khadim Bâ et sur le fondement duquel il s’est toujours prévalu nouveau patron de Locafrique a été annulé, jeudi dernier, par la Cour d’appel statuant en matière civile et commerciale. En clair, Amadou Bâ reprend ses biens.

Le combat d’Amadou Bâ contre son fils pour reprendre la gestion de Carrefour Automobile et Locafrique a été très pénible et parfois désespérant. Mais au final, Amadou Bâ a obtenu gain de cause. Jeudi dernier, la Cour d’appel de Dakar, statuant en matière civile et commerciale, s’est prononcée sur le recours de Khadim Bâ par rapport à l’acte sous seing privé de cession d’actions, et a donné raison au père, en confirmant le juge du Tribunal de Commerce qui avait annulé cet acte important et déterminant dans cette bataille. Car, faut-il le souligner, c’est, en grande partie sur la base de cet acte que le Doyen des juges avait rendu une ordonnance de non-lieu pour Khadim Bâ et Cie, suite à la plainte avec constitution de partie civile d’Amadou Bâ. Seulement, parallèlement, une procédure a été ouverte devant le Tribunal de commerce et dans laquelle le père de Khadim Bâ avait attaqué ledit acte sous seing privé qu’il avait toujours déclaré faux, même devant le magistrat instructeur.
Statuant sur cette affaire, le juge du Tribunal de commerce avait tout bonnement annulé l’acte. Une décision qui n’a pas plu à Khadim Bâ qui a interjeté appel. C’est donc jeudi dernier que la Cour d’appel a confirmé le premier juge en annulant l’acte sous seing privé. Ce qui signifie qu’Amadou Bâ va reprendre entièrement la direction de Locafrique. Son combat a été finalement payant.

 
Genèse de l’affaire

En fait, depuis le début de l’histoire, Amadou Bâ a toujours crié sur tous les toits que l’acte sous seing privé était du faux et qu’il n’a jamais apposé sa signature là-dessus. Car, un acte sous seing privé a été brandi par Khadim Bâ, en date du 24 novembre 2016, aux termes duquel Amadou Bâ et la société Fap Keur Khadim leur auraient cédé, à lui, sa mère et Cie, le capital de la société Carrefour Automobile dans les proportions ainsi définies : sur les 35.700 actions qu’il détient, Amadou Bâ a cédé 25.500 actions à Khadim Bâ (10.300 actions), Fatou Kiné Bâ (7650 actions) et Ndèye Khady Bâ (7650 actions) ; et sur les 15.300 actions, FapKeur Khadim cède la totalité à Madame Oumy Guèye (5100 actions) et Alioune Badara Bâ (10.200 actions).
Ensuite, un acte «Protocole de cession d’actions de Carrefour Automobile SA» a été établi qui donne au père 10.200 actions. La signature d’Amadou Bâ a été apposée sur le document qui a été enregistré au Centre des Grandes entreprises le 28 novembre 2016, si l’on en croit Amadou Bâ. Pour lui, son fils et sa première épouse et Cie n’ont pas digéré le fait qu’il ait pris une seconde épouse et ils ont profité du fait qu’il est analphabète. Amadou Bâ avait également contesté le procès-verbal de l’Assemblée générale extraordinaire du 2 décembre 2016 ainsi que le procès-verbal du Conseil d’administration du 2 décembre de la même année. Il a toujours juré sur tous les saints que ces documents étaient du faux et qu’il n’a jamais apposé sa signature qui était imitée. Aujourd’hui, la Cour d’appel lui a manifestement donné raison.

(LES ECHOS)

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