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L’industrie de la banane lutte contre plusieurs menaces dans un environnement de morosité économique mondiale

L’industrie de la banane fait face, sur le plan mondial, à de nombreux défis notamment des maladies qui menacent la principale variété cultivée, de même que la pollution liée à la production. Autant d’enjeux qui appellent plus de durabilité dans le secteur.

Le volume de bananes exporté dans le monde en 2019 est estimé à 20 millions de tonnes par le Centre du commerce international (ITC), un chiffre qui témoigne de l’importance du fruit sur le marché mondial mais qui cache toutefois une réalité plus nuancée.

Après une période faste de progression sur ces 50 dernières années, avec un déploiement rapide de la grande distribution, notamment en Europe, les nuages s’accumulent au-dessus des acteurs de l’industrie.

En effet, le secteur doit faire face à la propagation de plusieurs maladies, dont la maladie de Panama ou fusariose qui menace la principale variété Cavendish représentant plus de 95 % du commerce mondial.

La pathologie, dont la souche TR4 est la plus redoutable, s’est déjà répandue dans plusieurs zones majeures de production comme l’Amérique latine et les Caraïbes (3/4 des exportations mondiales) et ne dispose pas encore de traitement.

Sur un autre front, les acteurs doivent composer avec les effets du changement climatique et limiter les dégradations environnementales liées à l’utilisation intensive des pesticides dans les plantations.

Face à ces nombreux défis qui pourraient réduire les perspectives de croissance et de rentabilité pour l’industrie, de nombreux observateurs préconisent une plus grande durabilité, notamment sur le plan de la production.

« Nous devons repenser l’industrie de la banane, différemment de ce qui a été fait jusqu’ici où elle est devenue une matière première exportée à destination des marchés du Nord, de manière abondante et à bas prix », indique Alistair Smith, coordonnateur international de l’association britannique Banana Link qui milite en faveur de méthodes de production durables dans le secteur bananier.

S’il ne réfute pas cette solution, Pascal Liu, économiste à la FAO, indique qu’une amélioration des prix et plus largement de la situation économique et sociale des producteurs et de leurs communautés reste cruciale pour toute progression de la production de manière durable.

« On ne peut pas demander aux producteurs de faire une transition vers des systèmes de production plus durable ou d’adopter des techniques durables, si au même moment on réduit leur marge qui est pratiquement résiduelle », souligne l’expert.

Pour rappel, l’Equateur est le principal exportateur mondial de bananes avec le tiers des volumes.
(Ecofin)

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