Thiès (Sénégal) – Le gouverneur de la région de Thiès, Mouhamadou Moustapha Ndao, a indiqué vendredi qu’il n’est pas imaginable qu’une éventuelle exploitation de zircon à Kayar puisse empêcher la poursuite de l’horticulture dans cette partie de la zone des Niayes.
‘’Je ne pense pas qu’on puisse imaginer qu’il y ait des activités non horticoles et qu’on exclue totalement les activités maraîchères’’, a dit M. Ndao, qui accordait un entretien à des journalistes de l’APS, dont il a reçu le directeur général, Thierno Birahim Fall.
Début février, lors d’une tournée du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Moussa Baldé, dans la zone des Niayes, le maire de Kayar, Alioune Ndoye, disait craindre qu’’un arrêté autorisant un privé d’explorer du zircon sur tout le territoire de sa commune, n’anéantisse l’activité maraîchère développée dans la zone.
Interpellé sur le sujet, le gouverneur de Thiès a répondu : ‘’Je pense qu’il y a une confusion qui est en train d’être faite entre permis d’explorer et permis d’exploiter.’’
Le permis A ou permis d’exploration couvre une zone large, ‘’comme si on veut exclure d’emblée toutes les autres activités’’, a relevé le gouverneur, non sans préciser que ‘’ce n’est pas exactement ça’’. Selon lui, son objectif est tout simplement de donner à l’entreprise la possibilité de faire des sondages, afin de ‘’ savoir où trouver le zircon dans cette zone-là’’.
Il est ‘’différent du permis d’exploitation qui va concerner une zone particulière’’, a poursuivi le chef de l’exécutif régional, avant d’ajouter que, comme à Diogo, il y aura de l’exploitation minière circonscrite, qui n’empêchera pas la pratique de l’horticulture et de la pêche.
Mouhamadou Moustapha Ndao a précisé que même s’il n’y a pas de loi particulière protégeant les Niayes, cette zone fait l’objet d’une surveillance, vu son importance dans l’économie du pays.
Cette zone, qui assure 60% de la production de légumes du pays, est soumise à une forte pression foncière, aggravée par une ‘’grande compétition’’ entre activités d’exploitation de calcaire, la pêche, l’horticulture et l’habitat. ‘’C’est une zone où il faut être très pointu, pour pouvoir gérer le foncier’’, estime-t-il.
La commune de Kayar a emblavé pour la présente campagne 1000 hectares de pomme de terre sur lesquels travaille un millier de personnes, selon le président de l’Association des producteurs maraîchers de Kayar (APMK), Modou Fall.
Elle s’attend à une production de 21.500 tonnes de pomme de terre, pour un chiffre d’affaires de 5 milliards de francs CFA.
Les producteurs ont injecté 468 millions de francs CFA dans l’achat de semences pour la présente campagne, selon le secrétaire général de l’APMK, Mbaye Ndoye.
(APS)