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L’essence au plomb définitivement éradiquée de la planète, une «étape majeure»

Près d’un siècle après les premières alertes sur sa dangerosité pour l’homme et l’environnement, l’essence au plomb est définitivement éradiquée de la planète, a annoncé ce lundi le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue).

Le Pnue milite depuis plus 20 ans pour l’élimination de l’essence au plomb des pays défavorisés. L’Algérie, dernier pays à utiliser ce carburant, a épuisé ses stocks en juillet. C’est une « étape majeure » qui devrait « sauver plus d’1,2 million décès prématurés par an, augmenter les points de QI chez les enfants et économiser plus de 2 400 milliards de dollars », se félicite le Programme des Nations unies pour l’environnement.

« Enfin », souligne le Pnue, car on sait depuis 1924 que l’essence au plomb est néfaste pour l’homme et l’environnement. Cette substance avait alors coûté la vie à plusieurs ouvriers d’une raffinerie du New-Jersey aux États-Unis. Il y a 20 ans encore, plus d’une centaine de pays utilisait l’essence au plomb, à l’exception des États-Unis, de la Chine et l’Inde. Mais peu à peu, tous les pays s’en sont affranchis.

Mais, ajoute l’organisation, il faut absolument réduire les combustibles fossiles, dans les transports notamment, responsables de près d’un quart des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Et ce d’autant plus qu’un milliard de nouveaux véhicules, parfois polluants, seront mis en circulation dans les prochaines décennies.

Cette annonce intervient alors que le Giec, un groupe d’experts climat de l’ONU, a décrété une « alerte rouge pour l’humanité », le réchauffement climatique s’avérant plus dangereux et plus rapide encore que prévu.

Un parc automobile plus sûr et plus propre pour l’Afrique

S’il se réjouit de cette éradication définitive de l’essence au plomb, l’ex-ministre de l’Environnement du Bénin, Luc Gnacadja, qui a participé à la conférence de presse virtuelle donnée ce lundi par le Pnue, voit déjà plus loin pour l’Afrique : un parc automobile plus sûr et plus propre.

« Actuellement, les véhicules d’occasion importés en Afrique devraient plutôt être démantelés dans la plupart des pays qui les exportent. Ils sont de mauvaise qualité. C’est pour cette raison que la pollution urbaine et le nombre de morts dans les accidents de la route ne cessent d’augmenter dans de nombreux pays africains.

On prévoit même que, dans les 20 prochaines années, le nombre de véhicules légers en Afrique triplera et la demande de pétrole doublera. Les gouvernements africains envisagent donc d’adopter des normes minimales pour s’assurer que ces véhicules répondent aux exigences en matière d’environnement et de sécurité, dont certaines sont connues sous l’appellation Euro 4.

Cela conduira à l’élimination progressive de voitures vieilles de plus de trente ans parfois et à l’interdiction d’importer des véhicules de mauvaise qualité et très polluants. L’objectif est de rendre le parc automobile africain 80% plus vert et de réduire les accidents de la route de 50%. J’espère que cette mesure connaîtra un succès comparable à celui de l’élimination progressive de l’essence au plomb. »

(RFI)

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