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L’endettement des particuliers auprès des banques dépasse les 26 milliards DT

« L’économie nationale n’a pu réaliser qu’une modeste croissance de 3,1%, loin d’enrayer le recul sensible de 8,7% de l’année antérieure, encore moins d’atténuer les déséquilibres macroéconomiques internes et externes persistants (…), avec pour conséquence l’incapacité de l’économie tunisienne à réaliser le rattrapage que la majorité des pays du monde ont pu accomplir en 2021.

L’accumulation de ces difficultés, des années durant, fait que la relance soit devenue non seulement plus difficile, mais aussi plus coûteuse. Les pressions sur les équilibres financiers n’en seront que plus accentuées.

Aussi, les retombées de la crise risquent-elles de persister avec pour conséquence une croissance potentielle faible ». C’est la BCT qui l’affirme dans son rapport pour l’exercice, et repris dans « le mot du gouverneur » préfaçant ledit rapport.

Pour limiter les dégâts, « en 2022, la Banque Centrale s’est orientée vers un resserrement monétaire afin de contrer une dérive de l’inflation et contenir les anticipations inflationnistes.

Ainsi, Le Conseil d’Administration de la BCT a décidé, lors de sa réunion du 17 mai 2022, d’augmenter de 75 points de base le taux d’intérêt directeur pour le porter à 7%.

Parallèlement, il a décidé de relever de 5% à 6% le taux minimum de rémunération de l’épargne », dit encore le même rapport, se dédouanant de ce qui est arrivé.

Une croissance de 2,6 % pour tout 2022, selon la BCT

Abordant ses prévisions pour l’année 2022, la BCT affirme que « la croissance économique devrait ralentir, sous l’effet des faiblesses structurelles persistantes, en même temps qu’une conjoncture internationale difficile parallèlement à un espace budgétaire réduit, ce qui entrave l’économie tunisienne à générer une dynamique de croissance soutenue.

En outre, le retard dans la mise en place des réformes structurelles et les difficultés à mobiliser les ressources financières nécessaires pour le financement du budget de l’Etat accentuent les pressions sur les équilibres macroéconomiques ».

Pour elle, seul le programme national des réformes permettait de restaurer la croissance économique et de promouvoir l’investissement.

Pour l’année 2022 aussi, les prévisions de la BCT tablent sur un taux de croissance économique modeste de 2,6 %. Et de nouveau, la solution, à ses yeux, réside dans une mise en œuvre rapide de réformes structurelles.

Elle table sur un faible accroissement de la demande intérieure. Pour sa part, la demande extérieure adressée à la Tunisie connaîtrait un certain redressement en lien avec l’amélioration progressive de l’économie de la Zone Euro.

Il est aussi prévu, selon la BCT, une faible amélioration de l’épargne contre une évolution plus importante de l’investissement. « Ainsi, les besoins de financement extérieur resteront à des niveaux élevés et la mobilisation des ressources y afférentes constituera une source de préoccupation ».

« Fort probable que l’enveloppe dépenses d’équipement ne sera pas réalisée », dixit BCT

Le rapport de la BCT évoque ensuite une « feuille de route budgétaire de 2022 », qui « sera caractérisée par des mesures correctives qui viseraient à atténuer le déficit budgétaire et le contenir dans des limites soutenables. Ces mesures seraient notamment relatives à l’allègement de la masse salariale et la réforme du système de subventions ».

Le rapport estime « fort probable que l’enveloppe prévue pour les dépenses d’équipement ne pourra pas être réalisée puisque la flambée des cours de Brent et des prix des produits de base observée suite à ce conflit[la guerre russo-ukrainienne] représenterait une charge supplémentaire pour le budget de l’Etat ».

Bonne nouvelle cependant pour l’année 2022, « le service de la dette devrait connaître un repli de 3,0% pour se situer à 14.351 MDT en relation avec le fléchissement des dépenses liées à la dette extérieure de 20.7% contre la poursuite de la hausse des paiements prévus pour la dette intérieure ».

Pour la dette encore, la BCT indique que « l’action des autorités publiques a été axée sur un schéma de financement assuré à concurrence de 86,6% par des emprunts d’origine intérieure, de 1% par des revenus de privatisations, dons et revenus confisqués et de 12,4% par des emprunts extérieurs ».

On sait que les confiscations n’auront en définitive rien rapporté cette année, et que les emprunts extérieurs restent encore liés à l’accord du FMI. Et il n’est donc pas exclu que le déficit budgétaire prévu estimé par la BCT à 9.308 MDT ou 6,7% du PIB, puisse connaître une légère détérioration.

Plus de 26 Mds DT, endettement des particuliers auprès des banques

Pour ce qui est du financement de l’économie par le secteur bancaire, on retiendra surtout les chiffres se rapportant aux impayés et aux les créances passées en contentieux.

Passant de 10.485 MDT en 2020 à 11.109 MDT en 2021, l’encours des créances professionnelles impayées ou en contentieux a augmenté de 6,1%. Ces créances sont à 47,2 % le fait du secteur des services, suivi de l’industrie (44,2 %).

Cinq branches d’activité ont accaparé 9.272 MDT ou près de 83,5% de l’encours global des créances professionnelles impayées ou en contentieux qui sont les industries manufacturières (3.069 MDT ou 27,6, le commerce et réparation d’automobiles et de motocycles (2.246 MDT ou 20,2%), la construction (1.731 MDT ou 15,6%), l’hébergement et restauration (1.406 MDT ou 12,7%), et l’agriculture, sylviculture et pêche (820 MDT ou 7,4%).

Pour les particuliers, la BCT chiffre l’endettement auprès du secteur bancaire à 26.806 MDT en 2021 contre 25.658 MDT l’année précédente, soit une petite progression de 4,5% contre 5,6% en 2020.

Elle explique cela par le ralentissement des crédits à la consommation ayant touché surtout les crédits d’aménagement de logements que par celui des crédits à l’habitat.

Le rapport précise cependant que « le rythme d’accroissement de l’encours des créances impayées ou en contentieux a enregistré une hausse de 1,2 point de pourcentage ».

Africanmanager.com

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