A la UneAfriqueBanquesBourseCoronavirusFinancesFinances publiques

Le Nigeria veut emprunter 2,3 milliards de dollars sur son marché interne des capitaux

Le gouvernement nigérian a sollicité l’accord du Parlement pour avoir le droit d’emprunter 850 milliards de nairas (2,3 milliards de dollars) sur son marché interne des capitaux.

L’initiative se présente comme un recours alternatif à la démarche initiale qui prévoyait d’emprunter sur le marché international des capitaux pour soutenir le déficit extérieur.

Des données de l’Office nigérian en charge de la gestion de la dette publique (Debt Management Office) révèlent en effet que l’écart entre les taux d’intérêt initiaux sur les 11 emprunts internationaux du Nigeria et leurs rendements actuels sur les divers marchés boursiers où ils sont cotés a presque doublé. Sur l’eurobond qui arrive à maturité en janvier 2021 et qui avait été conclu au taux de 6,75%, les investisseurs exigent désormais d’y gagner 16,2%.

Fin 2019, la dette interne du Nigeria a atteint 14 272,6 milliards de nairas (365,5 milliards $), dont 2651 milliards de nairas (6,8 milliards $) devant être remboursés à moins de 12 mois. Pour pleinement solliciter son marché interne des capitaux, la Banque centrale devra revoir légèrement sa règle qui limitait la possibilité pour les banques commerciales de participer aux émissions de titres publics, afin de les pousser à prêter davantage à l’économie.

Il faut noter que les mesures restrictives dues au coronavirus ont perturbé l’économie nigériane au niveau national. Sur le plan international, le confinement imposé à près de 5 milliards d’habitants dans le monde a compliqué davantage les choses pour le marché du pétrole, faisant descendre les prix du baril à moins de 20 $, soit trois fois moins que les prévisions budgétaires initiales. Or, cette ressource représente 90% des revenus d’exportation du pays et une part non négligeable des revenus du gouvernement.

Cette conjoncture internationale s’ajoute à une situation déjà difficile pour la position extérieure du Nigeria. Les investisseurs ciblant les pays émergents ont commencé à sortir les actifs du pays de leurs portefeuilles provoquant une pression sur ses réserves de change.

Le Fonds monétaire international a répondu favorablement à la démarche des autorités d’obtenir un appui de 3,4 milliards $. « Les actions immédiates des autorités pour répondre à la crise sont les bienvenues. L’accent mis à court terme sur l’accommodement fiscal permettra une augmentation des dépenses de santé et contribuera à atténuer l’impact de la crise sur les ménages et les entreprises. Les mesures prises en vue d’aller vers un taux de change plus unifié et plus flexible sont également importantes », a fait savoir l’institution.
(Ecofin)

Dans la même rubrique

Laissez un commentaire

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus