Le Fonds monétaire international (FMI), dans un communiqué publié mardi 21 avril, révise ses prévisions de croissance économique 2020 pour le Bénin, estimant que la croissance économique du pays devrait se chiffrer à 3,2% cette année, soit moins de la moitié de celle de l’année 2019 estimée à près de 7%.
Selon le FMI, cette baisse sera due aux effets combinés de l’actuelle pandémie de covid-19 et de la fermeture prolongée des frontières terrestres avec le Nigeria.
« Les restrictions imposées par le COVID-19 sur l’activité domestique, la baisse substantielle de la demande extérieure et les perturbations du commerce mondial et des chaînes d’approvisionnement » devraient contribuer fortement à faire décélérer une croissance qui depuis quelques années, était sur une courbe ascendante grâce notamment aux exportations de coton, dont le pays est l’un des principaux producteurs en Afrique de l’Ouest.
Cette situation devrait entraîner une baisse des recettes attendues pour l’année en cours. Avec l’augmentation des dépenses de santé et des mesures de soutien à l’économie en pleine pandémie, qui devrait coûter au pays 1,7% de son PIB selon le FMI, on assisterait à un élargissement du déficit budgétaire désormais attendu à 3,5% du PIB. C’est plus que les 2,3% estimés pour l’année 2019, et plus que la norme régionale de 3% fixée par les pays de l’UEMOA.
« Les autorités sont en train de mobiliser des financements supplémentaires auprès du FMI et d’autres partenaires internationaux pour financer cette hausse du déficit budgétaire. Alors que la dette publique devrait atteindre 43,3 pour cent du PIB en 2020, les autorités restent pleinement dédiées à l’objectif de soutenabilité budgétaire ancré dans une baisse constante du ratio de la dette publique sur le PIB à moyen terme, à mesure que la crise s’atténue » ajoute le FMI.
Cette semaine, l’institution de Bretton Woods a annoncé qu’elle accèderait à la demande du gouvernement béninois d’augmenter le soutien financier du Fonds. Cela devrait permettre aux autorités du pays de faire face à la pandémie qui a déjà touché 54 personnes à ce jour.
(Ecofin)