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Le Covid-19 et la guerre en Ukraine vont-ils faire vaciller l’économie chinoise?

Prise en étau entre le regain de Covid-19 et la guerre en Ukraine, l’économie chinoise est aujourd’hui soumise à rude épreuve. Les investisseurs comme les observateurs s’interrogent sur sa capacité à surmonter ces tourments sans encombre.

Les Bourses chinoises ont été les premières à répercuter ces doutes, avec de fortes baisses en ce début de semaine. Encouragées par le rebond de Wall Street, elles reprennent leur souffle aujourd’hui. Mais les interrogations demeurent. Omicron et la guerre russe en Europe pourraient faire dévier les prévisions de croissance du gouvernement chinois. Elles sont pourtant modestes cette année : les autorités ont fixé la barre à 5,5% de croissance. Pour la première fois depuis le début de la prodigieuse ascension de l’économie chinoise, l’objectif annuel est inférieur à 6%. Pékin a modéré ses ambitions pour prendre en compte les soubresauts de 2021 : la quasi-faillite du géant de l’immobilier Evergrande qui aurait pu contaminer l’ensemble de l’économie, la mise au pas des géants chinois de la tech par Xi Jinping, et bien sûr la convalescence post-Covid-19 de l’économie mondiale, un élément essentiel pour un pays qui continue à s’enrichir en exportant une large part de sa production.

2022 devait être l’année de la stabilité pour l’économie chinoise

C’est la priorité répétée en boucle par le Premier ministre Li Keqiang. Et l’année a plutôt bien commencé, avec une forte augmentation de la consommation et de la production industrielle en janvier et février. Mais ces bons indicateurs ne suffisent pas à rassurer les marchés. La résurgence d’Omicron a poussé les autorités à confiner des grands pôles de l’économie. Plus de 40 millions de Chinois sont cloîtrés chez eux et des dizaines d’usines ont dû fermer dans la région de Shenzhen, le temple chinois de la « tech ». Les deux jambes de l’économie chinoise, l’industrie destinée à l’export et les services pour le consommateur chinois, se retrouvent toutes les deux handicapées par la pandémie.

En quoi la guerre en Ukraine aggrave-t-elle les difficultés de l’économie chinoise ?

La Chine, grande nation exportatrice, est aussi l’un des tous premiers importateurs de la planète, premier importateur de pétrole ou de produits alimentaires et de nombreux minerais. Or, toutes ces matières premières flambent avec la guerre. La facture s’alourdit pour les entreprises chinoises, leurs marges se réduisent comme peau de chagrin et les prix grimpent, de quoi alimenter l’inflation qui était sensible avant même l’ouverture des hostilités en Ukraine. Les entreprises chinoises redoutent aussi les dommages collatéraux : si Pékin soutient trop activement la Russie, elles pourraient subir des représailles occidentales.

La banque américaine Morgan Stanley estime que la croissance chinoise sera nulle au premier trimestre

Elle ajoute que l’objectif des 5,5% de croissance annuel est déjà hors de vue. Ces prévisions publiées hier font grincer des dents les commentateurs chinois. Ils rappellent que l’année 2022 est une année importante pour leur pays, comprenez trop importante pour se permettre un mauvais résultat. En clair, Xi Jinping espère voir son pouvoir conforté lors du prochain congrès du Parti communiste et obtenir un troisième mandat de président avant la fin de l’année. L’État et la banque centrale sont donc prêts à intervenir afin de relancer la machine. Pour atteindre comme chaque année, quoiqu’il en coûte, l’objectif de croissance fixé par le pouvoir politique.

► EN BREF

La Russie acculée au défaut de paiement par les sanctions occidentales

Privée d’accès à ses réserves en devises, elle sera sans doute incapable de payer les intérêts des emprunts dus ce mercredi. Sur le marché obligatoire, la dette russe est déjà largement dévalorisée. La Russie a toutefois un délai d’un mois pour régler son ardoise.

Le gouvernement français présente aujourd’hui son plan de soutien à l’économie

Il devrait bénéficier en priorité aux ménages affectés par la hausse des prix du carburant et aux entreprises très dépendantes du gaz russe. Le Japon envisage lui aussi de mettre au point un nouveau plan de relance pour faire face aux dommages causés par la guerre.

(RFI)

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