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Le Chinois AutSino se repositionne sur le fer de Mbalam-Nabeba, après des négociations infructueuses avec Sundance

 L’État du Cameroun, à travers le ministre des Transports, Jean Ernest Ngallé Bibéhé, signera le 25 juin 2021 à Yaoundé, avec les sociétés AutSino Resources Group Ltd et Bestway Finance Ltd, un mémorandum d’entente (MoU), pour la construction du chemin de fer de 510 km reliant Mbalam au port en eau profonde de Kribi, apprend-on officiellement. Ce MoU permet ainsi de relancer le projet d’exploitation du gisement de fer de Mbalam-Nabeba, écartelé entre le Cameroun et le Congo. Ce projet est en stagnation depuis bientôt 9 ans, à cause de l’incapacité de la junior minière australienne Sundance Resources, premier développeur dudit projet, à trouver des partenaires financiers pour la construction des infrastructures connexes (mine, chemin de fer Mbalam-Kribi, terminal minéralier du port en eau profonde de Kribi).

Holding financière chinoise créée en juin 2020 à Hong-Kong, Bestway Finance Limited apparaît désormais comme le partenaire commun aux États du Cameroun et du Congo dans ce projet minier. En effet, révèle la presse congolaise, ce véhicule d’investissement chinois détient d’importants actifs dans Sangha Mining Development Limited, l’entreprise à laquelle le gouvernement congolais a confié, il y a quelques mois, la licence sur le gisement de fer de Mbalam-Nabeba, après le retrait de ladite licence à l’Australien Sundance Resources, firme avec laquelle les gouvernements camerounais et congolais sont désormais en contentieux.

L’opérateur chinois Autsino Resources Group Ltd, lui, effectue plutôt un retour en force sur le projet. En effet, dès 2018, Sundance Resources, qui bénéficiait alors de la confiance des États congolais et camerounais, est entré en négociations avec cette firme chinoise, à l’effet de l’intéresser au projet minier de Mbalam-Nabeba. La convention alors en négociation entre les deux entreprises prévoyait la cession de parts majoritaires (58,250 millions $, soit environ 34 milliards de FCFA) de Sundance à AutSino, qui devait alors prendre le contrôle total du projet, en vue de son développement.

Le retour gagnant d’AutSino

Mais, au bout de deux longues années de négociations infructueuses, Sundance sera obligé de résilier son accord préalable avec AutSino. « Il est décevant que nous ayons été incapables de conclure un accord avec AutSino, étant donné le potentiel que notre proposition de rapprochement aurait pu livrer », avait confié Giulio Casello, le CEO de Sundance Resources, dans un communiqué publié le 12 novembre 2020. En s’abstenant de dealer avec Sundance, au profit d’une entente directe avec l’État du Cameroun, AutSino réalise certainement une bonne affaire, en débarquant sur le projet minier de Mbalam-Nabeba, sans la contrepartie financière que lui exigeait Sundance (environ 34 milliards de FCFA), le désormais ancien développeur dudit projet.

Dans l’affaire, l’État du Cameroun, qui avait décidé, dès 2016-2017, de reprendre la main pour la recherche des partenaires financiers et techniques devant construire les infrastructures du projet, s’en tire avec deux premiers clients, avec lesquels il reste cependant à conclure des contrats définitifs. Mais, en plus de la ligne de chemin de fer devant servir à l’évacuation du minerai, qui semble intéresser le consortium AutSino-Bestway Finance, le projet minier de Mbalam-Nabeba c’est aussi la construction du terminal minéralier du port en eau profonde de Kribi, et surtout la mine, elle-même, deux infrastructures stratégiques pour lesquelles l’État du Cameroun est toujours à la quête d’investisseurs.

 Pour rappel, le projet minier de Mbalam-Nabeba consiste en la mise en valeur en deux phases d’un gigantesque gisement de fer à cheval entre le Cameroun et la République du Congo. Sundance Resources Ltd, le premier développeur du projet, tablait sur une production annuelle, dans la première phase, de 40 millions de tonnes de minerai à enfournement direct, sur une période de 12 ans. La deuxième phase consistera à prolonger l’exploitation du gisement de plus de 15 ans, en produisant un concentré d’itabirite hématite à haute teneur. Pour en arriver là, des investissements globaux de plus de 8 milliards de dollars sont attendus, soit environ 4500 milliards de FCFA.

(AGENCE ECOFIN)

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