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Lancement d’un fonds fiduciaire destiné à réduire la dette et la volatilité des prix des matières premières en Afrique

 Le nouvel instrument financier pourrait atteindre une taille de 60 milliards de dollars, grâce à une mutualisation des fonds des pays africains, des prêts concessionnels des pays développés et une réallocation des droits de tirage spéciaux.

Le think tank Finance for Development Lab a annoncé, le jeudi 30 juin dernier, le lancement d’un nouveau fonds fiduciaire, dont la taille pourrait atteindre 60 milliards de dollars, pour protéger les économies africaines contre la volatilité des prix des matières premières et les dettes onéreuses.

L’annonce de la création de ce fonds baptisé « Fonds de liquidité et de stabilité pour l’Afrique » a été faite lors d’un événement organisé à Paris, en France, auquel ont participé la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, et la lauréate française du prix Nobel d’économie 2019, Esther Duflo.

Le fonds devrait être « hébergé par une institution panafricaine ayant le statut de créancier privilégié », a précisé le think tank soutenu par la Fondation Bill & Melinda Gates, dans un communiqué.

L’objectif de ce nouvel instrument financier est de « protéger les Etats africains contre des chocs extérieurs, en favorisant l’approfondissement et la stabilité des marchés financiers locaux », a-t-on ajouté de même source.

« Ce fonds régional […] serait constitué avec l’appui des donateurs. Ce qui lui permettrait de bénéficier d’une notation triple A. Selon nos estimations, il pourrait atteindre 60 milliards de dollars, grâce à une mutualisation des fonds des pays africains, des prêts concessionnels des pays développés et une réallocation des droits de tirage spéciaux [DTS, la réserve de change du FMI, Ndlr] », a indiqué de son côté le directeur exécutif de Finance for Development Lab, Martin Kessler, cité par le journal Le Monde. Et d’ajouter : « sa vocation serait multiple : protéger les pays exportateurs de matières premières en cas de fortes variations des prix, intervenir lors de renégociations de dettes longues et compliquées en rachetant des obligations en cash à des petits créanciers pour faciliter la restructuration, ou encore garantir une partie de l’endettement d’un pays soumis à de fortes fluctuations sur les marchés et qui n’arrive plus à émettre ».

Hébergé par l’Ecole d’économie de Paris (Paris School of Economics) et dédié au financement des pays en développement, Finance for Development Lab conçoit le Fonds de liquidité et de stabilité pour l’Afrique comme un « filet de sécurité financier » pour le continent.

« Toutes les régions du monde disposent de filets de sécurité financiers, comme l’Asie, avec l’Initiative de Chiang Mai (entrée en vigueur en 2010, elle permet aux pays de s’échanger de la liquidité s’ils subissent, par exemple, des fuites de capitaux). Mais ce n’est pas le cas pour le continent africain. Résultat : le premier acteur vers lequel les pays africains se tournent en cas de problème continue d’être le FMI. Or, cela devient de plus en plus difficile politiquement, car même si le discours du FMI a changé, il continue d’imposer des contraintes strictes en matière de discipline budgétaire », explique Martin Kessler.

AGENCE ECOFIN

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