A la UneAfriqueAgricultureAgro-industrieDéveloppementInternationaleProduction

L’Afrique profite de la petite production indonésienne de clous de girofle

Avec une production indonésienne réduite cette année et des prix qui montent, la filière du clou de girofle africain devrait tirer son épingle du jeu.

Avec 55 000 tonnes cette année, l’Indonésie, premier producteur de clous de girofle, affiche une récolte deux fois plus faible que les bonnes années. Et insuffisante en théorie pour répondre à ses besoins internes.

Car l’Indonésie est avec l’Inde l’un des gros consommateurs de cette épice qui entre notamment dans la fabrication des « Kretek », ces cigarettes locales coupées au clou de girofle. Mais grâce aux stocks tampon des cigarettiers et à une consommation de cigarettes parfumées qui tend à baisser chez les jeunes, l’archipel devrait réussir à répondre à l’essentiel de la demande en interne et à l’export.

Une bonne nouvelle pour Zanzibar et Madagascar

Cette petite récolte indonésienne permettra, peut-être, aux autres producteurs de gagner quelques parts de marché, mais surtout elle a déjà un impact sur les prix.

Le clou se vend autour de 8 000 à 8 500 dollars la tonne, un prix qui n’avait pas été payé depuis six ou sept ans. Ce qui annonce cette année encore une source de revenus supplémentaire, notamment pour Madagascar et Zanzibar, les deux principaux producteurs du continent.

Zanzibar et la Tanzanie plus largement ont ainsi cette année exporté pour 41 millions de dollars de clous de girofle, soit deux fois plus qu’à la saison précédente. En raison des prix et aussi d’une récolte plus abondante.

Mais cette hausse des prix n’a pas que du bon, prévient un exportateur malgache. « C’est la stabilité des prix que nous cherchons, pas forcément le prix haut », explique t-il. Car un prix haut, c’est dangereux pour les stocks : celui qui en possède peut en effet être tenté de vendre avant que les prix ne redescendent.

Le prix actuel séduit les spéculateurs

Un prix haut peut aussi entraîner une baisse de la qualité. Car l’appât du gain encourage parfois les producteurs à bâcler leur récolte et leur traitement. Cela peut même pousser à la fraude, les moins scrupuleux qui n’hésitent pas à tremper les clous dans l’eau pour qu’ils pèsent plus lourd.

C’est dans ce contexte que Madagascar qui produit un clou de girofle de haute qualité doit publier ce lundi la liste des exportateurs agréés pour la campagne qui s’ouvre. Les professionnels de la filière comptent donc plus que jamais sur les autorités pour distinguer les amateurs attirés par le gain facile des exportateurs sérieux et fins connaisseurs de la filière du clou de girofle.

(RFI)

Dans la même rubrique

Laissez un commentaire

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus