Lusaka devrait demander à ses créanciers publics et privés d’accepter soit des réductions pures et simples de sa dette, soit une extension de la durée de remboursement.
La Zambie demandera un allègement de sa dette de 8,4 milliards de dollars entre 2022 et 2025, lors des négociations qui débuteront ce mois-ci avec ses créanciers, a annoncé le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié le mardi 6 septembre.
Premier pays africain à faire défaut de paiement sur sa dette extérieure pendant la covid-19, la Zambie avait officiellement obtenu, le jeudi 1er septembre, l’approbation par le FMI d’un programme d’aide de 1,3 milliard de dollars sur 38 mois.
Ce soutien de l’institution financière multilatérale a été rendu possible par l’engagement des principaux créanciers bilatéraux officiels de la Zambie, dont la Chine et la France, à négocier la restructuration de la dette du pays.
Lusaka cherche à restructurer ses dettes extérieures qui ont atteint 17,3 milliards de dollars à fin 2021, a précisé le FMI.
La Chine avait financé à tour de bras des projets d’infrastructures, sous l’ancien président Edgar Lungu, environ le tiers de ces dettes extérieures, soit près de 6 milliards de dollars alors que les créanciers privés en détiennent environ 3 milliards sous forme d’euro-obligations. Le reste est détenu par d’autres créanciers bilatéraux et multilatéraux.
Assainissement budgétaire
La Zambie doit achever les négociations sur la restructuration de sa dette avec les créanciers officiels, dont la Chine et la France, d’ici fin 2022 avant d’entamer des négociations avec les créanciers privés.
Dans les deux cas, ce pays d’Afrique australe dont la dette représente 120 % du PIB demandera à ses créanciers d’accepter soit des réductions pures et simples de la dette, soit une extension de la durée de remboursement.
Selon le FMI, l’objectif est de ramener le ratio service de la dette/recettes de l’Etat à 14% en 2025 contre plus de 60% actuellement. « Cela signifie qu’un allégement supplémentaire de la dette [en plus des 8,4 milliards de dollars] sera nécessaire entre 2026 et 2031 », a fait remarquer le Fonds.
Outre l’allègement de sa dette, l’institution financière multilatérale a précisé que la Zambie doit lancer une politique d’austérité basée sur un « programme d’assainissement budgétaire important, immédiat et soutenu » pour redresser ses finances publiques.
Le gouvernement zambien a déjà accepté de supprimer les subventions aux carburants, de réduire les subventions agricoles et d’abaisser le taux des créances douteuses qui plombent le secteur bancaire.
Le rapport du FMI devrait servir de base aux négociations sur la restructuration de la dette de la Zambie qui avait déjà annoncé en juillet dernier l’annulation de plusieurs projets financés par des prêts commerciaux d’une valeur cumulée de 2,1 milliards de dollars pour réduire ses stocks de prêts non concessionnels.
Agence Ecofin