A la UneAfriqueAgricultureAgro-industrieCommerceEntreprenariat

La noix de Macadamia, une opportunité en or pour les entrepreneurs kényans

 Ex-employé de banque, Patrick Mukundi Mbogo s’est reconverti dans le commerce de noix de Macadamia après en avoir découvert le potentiel économique. En quelques années, il a créé l’une des plus grandes entreprises kényanes du secteur, avec un CA estimé à plusieurs centaines de milliers de dollars.

Privamnuts, entreprise évoluant dans le secteur agricole, s’est spécialisée dans la commercialisation de noix de Macadamia. Ce fruit à coque typique des zones tropicales est doté de qualités nutritionnelles nombreuses, et est utilisé dans les industries alimentaire et cosmétique. L’usine a une capacité de traitement d’environ 7 000 tonnes métriques de noix brutes par an. Une fois les noix décortiquées et écalées, environ 1 200 tonnes d’amandes exportables sont obtenues.

Patrick Mukundi Mbogo, le fondateur, explique sur How We Made It in Africa, qu’il s’est lancé après avoir constaté que la noix de macadamia rapportait gros à une de ses connaissances.

« Je travaillais à la banque I&M, et il y avait un client qui venait tous les mois pour vendre d’énormes quantités de dollars. C’était inhabituel, car normalement, les gens veulent acheter des dollars, pas les vendre. J’ai commencé à parler avec lui, et il m’a dit qu’il faisait du commerce de noix de macadamia ».

Ces noix très répandues près d’Embu, sa localité, n’étaient pas transformées et finissaient par pourrir. Il a donc décidé de suivre une formation et de créer son entreprise. Par la suite, il a noué des contacts avec des agriculteurs locaux pour l’approvisionnement. La noix de macadamia est la plus chère au monde, se détaillant à plus de 50 dollars le kilogramme. L’une des raisons de sa cherté est qu’il faut au moins trois ans pour qu’un arbre commence à produire.

Le Kenya est le troisième producteur mondial de noix de macadamia, derrière l’Australie et l’Afrique du Sud, avec des exportations totales d’environ 8 600 tonnes d’amandes par an. D’après les calculs de Mukundi, cela fait de Privamnuts le quatrième exportateur du Kenya sur une dizaine. Le gouvernement local a très tôt mis en place des initiatives permettant de planter chaque année 1 million de nouveaux plants, en collaboration avec les acteurs du secteur.

Durant son parcours, Patrick Mukundi Mbogo a fait face à des défis de trésorerie. En effet, des frais importants tels que l’achat de noix brutes et la construction d’installations de traitement doivent tous être payés à l’avance, bien avant la perspective de tout revenu. Sans investissement extérieur, la croissance de l’entreprise peut être lente. Autre défi, la certification du produit, qui est obligatoire avant tout achat, notamment parmi ses clients des Etats-Unis et de l’Europe. Cette étape est coûteuse et prend beaucoup de temps.

Toutefois, la demande étant très forte, la quantité de noix brutes que Privamuts a pu traiter a augmenté de façon spectaculaire, passant d’environ 1 500 tonnes en 2016 à environ 4 000 en 2020. Cela reste bien en deçà de ce que l’usine est capable de produire. Un conteneur de 6 mètres de noix de macadamia décortiquées se vend jusqu’à 300 000 dollars, et le produit est toujours vendu des mois à l’avance.

A l’avenir, Patrick Mukundi Mbogo envisage de se diversifier dans d’autres produits agricoles, comme les fruits secs.

(AGENCE ECOFIN)

Dans la même rubrique

Laissez un commentaire

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que cela vous convient, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En savoir plus